Appel à la jeunesse par l’émir Tamim al Thani

Le Qatar demain

Il faut investir l’ensemble des secteurs de l’économie qatarienne pour être acteurs du futur du pays. C’est l’appel que lance l’émir du Qatar à sa jeunesse.

 

Ne pas être simple spectateur

L’émir du Qatar, Tamim al Thani, conscient que le secteur privé doit forcer sa marche en avant, profite de la crise des hydrocarbures pour lancer un vibrant appel à la jeunesse qatarienne, afin qu’elle ne soit pas simple spectateur mais acteur de son avenir.

Ce discours devant l’assemblée consultative du Qatar, la Shura, était attendu. L’émir Tamim al Thani affiche sa volonté de faire bouger le pays, de ne pas céder à la panique à cause de la baisse des prix pétroliers et donner un élan au secteur privé dans ce pays mais aussi à des postes clés comme l’armée, la police, la recherche… Si la présence des expatriés est indispensable l’engagement de la jeunesse qatarienne doit prendre une autre dimension pour que le pays ne soit pas essentiellement dans les mains d’étrangers.

Au-delà des jeunes, l’émir s’est adressé à l’ensemble du pays pour que des progrès soient accomplis en matière de corruption financière, afin d’inciter des entreprises à venir s’installer au Qatar. Son appel courageux et d’une grande force politique sollicite le développement de l’esprit patriotique au détriment d’un individualisme à outrance.

 

L’émir prêche-t-il dans le désert ?

Le Qatar est un jeune pays qui a la chance d’avoir une religion et des coutumes qui peuvent unir la population, à la condition qu’elle garde une grande partie de son originalité et ne succombe pas aux « chimères » d’un capitalisme individualiste qui est la négation même de l’esprit patriotique. Ce capitalisme dérive dans une mondialisation où les états ne sont que les faire-valoir des entreprises tenues par quelques individus. Le Qatar doit à la fois favoriser l’entreprise, combattre toute forme de corruption et avoir un « Etat » fort et efficace, garant d’une redistribution globale tant pour les qatariens que pour les expatriés.

Si aujourd’hui l’émir Tamim, incite à l’adhésion à son projet, il est probable que si rien ne bouge rapidement, des mesures soient prises pour que la participation de tous les qatariens soit réelle et efficace, faute de quoi, la manne de l’Etat pourrait être redistribuée uniquement à ceux qui la méritent.