Dans moins de 4 ans le Qatar va procéder à une importante modification de ses ressources humaines sur son territoire, le Maroc peut tirer son épingle du jeu bien plus que d’autres pays. L’arrivée de marocains avec leurs familles pourraient aider le gouvernement qatarien qui fait face à une polémique sur l’habitat des « expatriés célibataires », cela devient urgent. Les femmes qatariennes qui rejettent l’idée d’une ségrégation indiquent qu’elles ne se sentent plus en sécurité.
L’inauguration d’un Bureau d’emploi marocain à Doha tombe bien
Avant la guerre du Yémen les algériens étaient sans doute les favoris pour être recrutés au Qatar, pour les prochaines années. Mais ce refus de participer à une guerre qui n’a pas de sens a été mal vécu tant en Arabie saoudite qu’au Qatar. Plusieurs de nos interlocuteurs algériens nous font remonter des « tracasseries » lorsqu’ils veulent se rendre au Qatar, même pour faire du tourisme. En attendant que cela s’estompe, les autorités marocaines ont compris qu’il fallait accélérer le processus d’installation d’un Bureau d’emploi à Doha. Chose faite depuis hier, il est basé directement au ministère du travail qatarien afin de faciliter l’échange d’informations et mieux suivre l’évolution du marché du travail.
Depuis l’arrivée de l’émir Tamim les relations avec le roi du Maroc Mohammed VI s’améliorent et les relations entre les deux pays se consolident. Chasse gardée de l’Arabie saoudite, le Maroc était en froid avec le Qatar, à cause de la prise de pouvoir en 1995 par l’émir Hamad qui avait destitué son père. L’Arabie saoudite ne faisait rien pour arranger les relations. Le Qatar avait bloqué sa participation décidée par les pays du Golfe pour permettre le développement du Maroc. L’arrivée de l’émir Tamim avec sa nouvelle équipe, a permis d’améliorer les rapports entre les deux pays. Mohamed VI est un jeune souverain avec ses 51 ans en comparaison des dirigeants des pays du Golfe, avec l’arrivée de Tamim et ses 34 ans la discussion a été plus facile. Le déblocage de la participation financière du Qatar a fini de rapprocher les hommes. L’émir Tamim a décidé de faire construire un palais au Maroc pour y séjourner pendant les vacances.
Rassurer la population qatarienne
Il y a de nombreuses années de cela, les arabes composaient l’essentiel de la population du Qatar, aujourd’hui ce n’est plus le cas. Une polémique qui peut s’envenimer dans les mois à venir concernant les expatriés « célibataires » est en cours au Qatar. Les familles et particulièrement les femmes qatariennes, demandent expressément que ce type de population soit logé largement en dehors des zones d’habitations familiales qatariennes. Elles ne se sentent plus en sécurité au milieu de cette promiscuité grandissante. Si elles refusent l’idée de ségrégation, elles demandent de toute urgence au gouvernement de trouver une solution pour leur bien être quotidien. Au Qatar les femmes sont au nombre de 600 000 sur une population de 2,4 millions. Or jusqu’à début 2019, le nombre de célibataires devrait augmenter d’environ 800 000. Le gouvernement qatarien perd pied sur le sujet, car certains qatariens n’hésitent pas à louer des villas situées en zones familiales, où de nombreux célibataires vivent essayant de se rapprocher de leur travail et partageant un loyer souvent hors de prix.
La population du Qatar connaitra son pic sans doute début 2019, il s’en suivra une baisse considérable des bas niveaux de qualification par des départs massifs et l’arrivée progressive de migrants spécialisés notamment dans les banques, le tourisme ou autres services. Autant d’emplois correspondant aux ressources humaines du Maroc. Evidemment dans les prochains mois, sans attendre fin 2018, les marocains seront sollicités. Le Qatar pourrait bien devenir grâce aux méandres de l’histoire une belle opportunité pour les travailleurs marocains et leurs familles.