L’ambassade de France à Doha ne ménage pas sa peine pour promouvoir le savoir-faire français en matière de startups innovantes. Mais les jeunes qatariens ont-ils vraiment envie de prendre des risques ?
Le secteur innovant au Qatar, ce n’est pas gagné !
Il y a une dizaine de jours, le media « La tribune » commettait un excellent article sur les startups françaises en matière de nouvelles technologies. On pouvait même lire « Avant, on regardait les entrepreneurs de travers. Aujourd’hui, les gens nous soutiennent et sont fiers de voir des startups françaises réussir à l’international avec des solutions innovantes. C’est un vrai changement de mentalité », estime Eric Carreel le patron de Withings…
Ce constat, a été fait depuis quelques temps par l’ambassade de France au Qatar qui ne ménage pas sa peine pour promouvoir le savoir-faire français en matière de startups innovantes. Tant par le responsable d’antenne Business France, à Doha, Pascal ROGER que par l’ambassadeur Éric Chevalier lui-même. L’ambassadeur n’hésite pas à dire « Nous savons que le Qatar veut développer son propre secteur privé et cela est exactement le genre de discussion que nous sommes heureux d’avoir avec les autorités qataries et les investisseurs privés qataris. »
Il y a un intérêt réel pour les entreprises françaises, si elles reçoivent des investissements qatariens ou des contrats qatariens, mais de là à aller sur le sol qatarien pour y travailler, c’est une autre histoire. Il faut d’ailleurs que sur son expression publique, l’ambassade de France à Doha accorde ses violons. Il n’y a pas si longtemps, le même Pascal ROGER disait « A moins de disposer d’une offre incontournable, les PME ont plutôt intérêt à se tourner vers l’Arabie Saoudite »…
Le plus difficile sera de motiver les jeunes qatariens
Si le temps presse pour la diversification de l’économie qatarienne et le développement de secteurs autres que les hydrocarbures, dont les startups innovantes, la motivation de la population dans son ensemble n’est pas au rendez-vous.
Si globalement les qatariens sont environ 280 000 sur 2.4 millions d’habitants, ils ne disposent que d’environ 60 000 personnes ayant l’âge et le vécu nécessaire pour travailler et prendre des responsabilités. Les 15 000 qatariens qui aujourd’hui sont investis dans le secteur privé, travaillent d’arrachepied et sont au bord du « burnout. » Les autres qatariens préfèrent la fonction publique ou les grands organismes et associations du pays et comptent sur les expatriés de haut niveau pour la gestion du pays.
Il est certain que l’ambassade de France au Qatar à raison de pousser à la création de startups innovantes. Les quelques dizaines de jeunes qatariens qui aujourd’hui travaillent dans ce secteur font des prouesses. Le nombre d’organismes qatariens qui encourage le développement du secteur privé est important. Ce qui manque aujourd’hui ce sont deux éléments clés, le nombre de jeunes qatariens et la motivation, ce qui nous fait dire que le secteur innovant au Qatar, ce n’est pas gagné !