C’est de l’Est que vont arriver les troupes de la coalition sous commandement saoudien, plus précisément du gouvernorat de Marib (Mareb), les autres voies pour arriver à Sanaa sont difficiles d’accès. Cet article sera mis à jour jusqu’à l’attaque
Les Houthis et leurs alliés se préparent à la bataille de Sanaa
Dans quelques jours après une terrible nuit de bombardements, le plus gros de la troupe de la coalition saoudienne et Cie va se mettre en mouvement. Dans la nuit des forces spéciales se seront avancées jusqu’aux faubourgs de Sanaa sans livrer combat. Pour tromper les Houthis des simulations d’attaques auront lieu depuis le sud et le sud-ouest et pour couronner le tout plusieurs villes du Nord refuge des Houthis seront bombardées. Mais le vrai combat c’est la prise de Sanaa et là les Houthis et leurs alliés terminent les derniers préparatifs pour piéger les troupes de la coalition dans Sanaa.
Toute la nuit les avions furtifs américains auront « scannée la scène du massacre », pour donner les infos à la coalition, sale boulot, mais les guerres modernes se nourrissent de ces images prises depuis des avions invisibles, la haut dans le ciel. Les Houthis toute la nuit avec leurs alliés ont demandé aux non combattants de faire mouvement pour induire en erreur ces « espions invisibles », pendant que les guerriers se reposent tout en priant et en se mettre en paix avec le Seigneur. Demain, pour beaucoup d’entre eux la mort guette.
Tout le monde avait espéré qu’une ultime négociation la semaine précédente l’attaque arrêterait l’engrenage, en tout cas le médiateur de l’ONU, Ismaïl Ahmed Ould Cheikh y croyait. Mais rien de nouveau ne permettait raisonnablement de l’espérer. Après le bombardement de la coalition faisant à nouveau des morts à Sanaa, les milices Houthis avaient bombardé à la roquette, vendredi 11 septembre un marché de Marib. Les milices chiites et leurs alliés ne faisaient aucunement confiance ni à la coalition, ni au président Hadi, car entre temps la coalition renforçait ses troupes dans le gouvernorat de Marib.
Le ressenti des belligérant ne pouvait être le même en ce moment de l’histoire du Yémen. Pour les Houthis c’est une histoire de survie car ils craignent une « extermination » de la part de la coalition arabo-sunnite avec la complicité des occidentaux. Pour la coalition et notamment les saoudiens, leur rêve est de nettoyer en premier lieu le Yémen et sans doute ensuite Bahreïn de la présence chiite. Le Senat américain vient de considérer l’accord entre l’Iran et le reste du monde comme valable, l’Arabie saoudite sait que la chape de plomb qu’elle avait coulée sur l’Iran chiite vient d’exploser. Or chacun sait que l’Iran soutien les Houthis, il est même particulièrement étonnant d’imaginer une attaque de Sanaa sans que l’Iran intervienne. A moins que les iraniens pensent et sans doute à juste titre, que tout est prêt pour faire face aux quelques milliers de combattants au sol de la coalition.
Il est vrai qu’à la lecture de l’article de René Naba, « Le conflit au Yémen entre dans une nouvelle dimension» on ne peut que douter de l’efficacité de la coalition saoudienne. En effet celui-ci écrit « Avec une douzaine de chars Leclerc détruits, près d’une centaine de tués, des soldats émiratis faits prisonniers par «Al-Qaïda pour la Péninsule arabique», Abou Dhabi parait être l’une des principales victimes collatérales de cette folle équipée pétro-monarchique, dont pâtit en terme d’images, la France, son cornac atlantiste. »
Ce dimanche 13 septembre 2015 la coalition avec quelques tribus sunnites du gouvernorat de Marib nettoient la zone où arrivent les renforts de la coalition pour la bataille de Sanaa. Plus personne ne croie à une négociation, samedi soir le président Hadi depuis l’Arabie saoudite indiquait qu’avant toute négociation il fallait que les Houthis acceptent sans conditions de se retirer des territoires occupés et notamment de Sanaa. Hadi vient de perdre le peu de crédibilité qu’il avait et ridiculise un peu plus le médiateur l’ONU qui s’était avancé sur une possible rencontre de toutes les parties au conflit.
Les forces en présence
- Les Houthis sont des zaydites
- Selon Laurent Bonnefoy Doctorant en science politique, IEP Paris, « Le zaydisme est une branche du chiisme né en 740 autour de Zayd Bin ‘Alî al-Ḥusayn puis institutionnalisé par al-Hâdî ilâ al-Ḥaqq Yaḥya Bin al-Ḥusayn (mort en 911). Cette secte musulmane présente dans certaines régions des hautes terres est au fondement de la doctrine de l’imamat qui règne sur tout ou partie du Yémen jusqu’en 1962. »
- A suivre…