Puisque les lois sur les conditions de vie et de travail au Qatar tardent à venir, chaque pays pourvoyeur de main d’œuvre, essaie d’aider ses concitoyens. Ce lundi une délégation indienne est venue parler de ses expatriés et en particulier les bas niveaux de qualifications. C’est bien ce qu’il pouvait arriver de pire car il pourrait y avoir à terme des « accords par état » ce qui ne ferait pas évoluer la législation globale du travail au Qatar.
L’inde le premier apporteur de ressources humaines au Qatar
Les expatriés en provenance de l’Inde, soit près de 630 000, représentent près de 28 % des ressources humaines du Qatar, 60 % d’entre eux sont des bas niveaux de qualifications. Ce lundi 17-8-2015, une délégation officielle du gouvernement indien conduite par Mohanish Verma a rencontré une délégation qatarienne dirigée par Saleh Al-Saied Shawi du ministère du travail. Puisque les lois sur les conditions de vie et de travail au Qatar peinent à venir, chaque pays pourvoyeur de main d’œuvre, essaie d’aider ses concitoyens en obtenant un « statut particulier ». Il y a quelques jours ce furent les Népalais, avec environ 400 000 ressortissants.
D’aucuns comme les Pakistanais ou les Cambodgiens, essaient avant même de venir en nombre au Qatar, d’obtenir des conditions particulières et donnent une formation spécifiques à leurs ressortissants. Chacun se souvient qu’il y a quelques mois le gouvernement philippin avait été précurseur en la matière, en plaidant la cause de son personnel, employé de maison, mais à l’époque le Qatar avait mal pris cette intervention et avait pendant quelques temps freiné l’arrivée des Philippins.
Depuis, devant la longueur des prises de décisions et le non-respect des promesses sur l’évolution du droit du travail au Qatar, les états pourvoyeurs de main d’œuvre, sous la pression de leur population sont obligés d’agir. C’est bien ce qu’il pouvait arriver de pire car il pourrait y avoir à terme des « accords par état » ce qui ne ferait pas évoluer la législation globale du travail au Qatar.
Dans le cas de l’Inde, il faudra bientôt préparer le retour au pays de plusieurs centaines de milliers de travailleurs qui sont au Qatar mais qui dans 4 ou 5 ans ne seront plus utiles, car les grands travaux d’infrastructures et de la Coupe du monde de football 2022 seront terminés.
Evidemment des cas « humanitaires » nécessitent l’intervention des états. En France, nous déplorons que Jean Pierre Marongiu un employeur retenu en prison au Qatar alors qu’il est innocent soit abandonné par la France à son triste sort. On ne peut donc que comprendre l’intervention du gouvernement indien, toutefois nous pensons que tout accord spécifique avec des droits particuliers par nationalité, ce qui est déjà le cas en partie pour le salaire, ne vas pas dans le sens d’une évolution du droit du travail au Qatar et encourage ceux qui dans ce pays pensent qu’il ne faut plus rien lâcher.
La chute du baril du pétrole qui pèse sur les revenus qatariens et le déficit prévu du budget de l’Etat, pourraient apporter de l’eau au moulin de ceux qui au Qatar pensent qu’il est « urgent d’attendre » avant toute évolution qui coûterait au pays.