Le Moyen Orient une sacrée épine dans le pied américain

John Kerry lui-même a du mal à retrouver ses « alliés » au Moyen Orient. Alors qu’Obama marque des points à l’international avec Cuba et l’Afrique, le chaos au Moyen Orient ternit la fin de son mandat.

 

Les objectifs contradictoires des américains

Il n’y a pas de vent favorable pour qui ne connaît pas son port disait Sénèque, est-ce le cas du duo Obama et Kerry ? La synthèse de leur politique au Moyen Orient s’exprime par l’attitude de la Turquie, un pied dedans et l’autre dehors. Pendant de long mois les dirigeants de ce pays n’ont rien fait contre l’Organisation de l’Etat Islamique, interdisant l’utilisation de leurs terrains militaires aux américains, allant jusqu’à favoriser certaines circulations d’hommes et de matériels et maintenant pour pouvoir éliminer le PKK, son pire ennemi, ils frappent ici où là sans grande conviction l’Organisation de l’Etat Islamique.

Et que dire de l’Arabie saoudite, qui a totalement déstabilisé le Yémen. En quelques semaines elle a mis sur pied une puissante coalition pour frapper son pire ennemi, les Houthis, chiites yéménites, mais pour aller frapper l’Organisation de l’Etat Islamique en Irak elle a mis à disposition des moyens ridicules…

John Kerry lui-même a du mal à retrouver ses « alliés » au Moyen Orient. Il avait mis à l’écart l’Egypte mais finalement il s’aperçoit que ce pays fait partie des incontournables. Le président al Sissi frappe sans retenue son pire ennemi les frères musulmans, ceux-ci paient une note sévère comme anciens alliés des américains.

Le Qatar peut-il accorder sa confiance aux américains ? La prochaine installation de troupes turques au Qatar est sans doute la réponse. Quant à l’Iran dans un récent discours Ali Khamenei affirmait «Notre politique ne changera pas face à l’arrogant gouvernement américain».

Entre les dirigeants actuels des US Obama et Kerry  en tête, l’administration et l’opposition américaine, les objectifs sont loin d’être les mêmes pour tous. L’exemple des Kurdes est frappant, hier les combattants du PKK servaient de troupes au sol à la coalition américaine et l’on rêvait à un Kurdistan hautement stratégique, aujourd’hui ce rêve s’éloigne à moins qu’ils laissent faire le tri au turcs pour savoir qui est un bon et un mauvais kurde. Alors qu’Obama marque des points à l’international avec Cuba et l’Afrique, le chaos au Moyen Orient ternit la fin de son mandat. Seul fait positif pour les américains, il vont vendre encore plus d’armes dans des pays déjà surarmés.

Et les européens dans tout ça ? Après avoir laissé détruire la Syrie pour des intérêts financiers et religieux, laissé humilier les sunnites irakiens, décapiter toute autorité en Libye, assister impuissants au naufrage économique de la Tunisie, ils reçoivent aujourd’hui le prix de leur faiblesse, la gestion de masses de migrants de plus en plus importantes.

Ce qui nous fait dire le Moyen Orient et une partie de l’Afrique sont une sacrée épine dans le pied américain et européen. Si les américains sont loin de ces lieux, nous européens sommes aux premières loges et incapables d’avoir une réponse commune pour préparer notre futur.

Obama va bientôt quitter la scène politique, quels seront les objectifs du prochain président des US, qui seront leurs alliés ? Malheureusement il est probable que le chaos s’intensifie à moins que le maître du monde, les US en décident autrement.