Une croissance élevée ne comblera pas les dépenses envisagées par l’Etat du Qatar. Depuis 1999 c’est la première année où le budget du Qatar sera en léger déficit. Si le prix du pétrole reste à un niveau bas, lui qui sert de référence au prix du gaz, des économies doivent être recherchées au Qatar. Il faut s’attendre à une baisse significatives des exportations en considérant la conjoncture mondiale actuelle.
L’émir du Qatar avait prévenu son administration
Alors que certains membres de la Shura s’inquiétaient fin 2014 de la baisse du pétrole et du gaz, source de revenus première pour le Qatar, l’émir s’était voulu rassurant. Les projets en cours notamment concernant les infrastructures et la préparation de la Coupe du monde 2022 iront à terme. Il avait toutefois mis l’accent sur la rigueur de la gestion du Qatar afin que « de vieilles habitudes de gaspillages ne soient plus de mises ». La rigueur de la gestion doit devenir la vertu première des responsables qataris même en cas de remontée des cours du gaz et du pétrole ce qui est particulièrement incertain.
Chacun se souvient que fin 2013 Ananthakrishnan Prasad conseiller spécial Moyen-Orient et Asie centrale du FMI avait alerté le Qatar. Il s’interrogeait sur la masse de capitaux à mobiliser pour les infrastructures et la coupe du monde 2022. « Il faut souhaiter que le marché du gaz ne se retourne pas car le Qatar pourrait être amené à faire des choix » avait-il dit à l’époque. Le FMI avait demandé au ministère des finances qatarien de mettre en place une cellule de contrôle et de suivi des grands projets du Qatar. Ce fut fait rapidement et chacun en profite aujourd’hui, il y a une meilleure maîtrise des chiffres de la nation.
Un certain nombre de medias relèvent la forte croissance annoncée pour le Qatar pour les prochaines années. Nous considérons que ces chiffres peuvent ne pas être atteints. En tout cas malgré cette croissance élevée dépassant les 7 % elle ne comblera pas les dépenses envisagées par l’Etat du Qatar. Depuis 1999 c’est la première année où le budget du Qatar sera en léger déficit, environ 2,2 %. En outre, Il faut s’attendre à une baisse significatives des exportations en lien avec la conjoncture mondiale actuelle.
Considérant les réserves actuelles du Qatar ceci ne devrait pas porter préjudice, mais des travaux risquent d’être reportés d’une année sur l’autre. Il faudra toute la vigilance de l’émir et du premier ministre du Qatar pour que les dérapages ne soient pas comme par le passé hors contrôle.