Est-ce que le salaire suffit à attirer les talents dont a besoin le Qatar et pourra-t-il les garder ?
Le Qatar sera-t-il un pays de mercenaires ou de travailleurs talentueux qui auront plaisir à y rester ?
Un organisme international se posait cette question en matière d’attractivité de talents dans le secteur des hydrocarbures, le media Gulf Times en rapporte les conclusions. Certes ce secteur est vital pour le Qatar, il en retire encore plus de la moitié de ses revenus. Mais la problématique peut être élargie à l’ensemble des secteurs professionnels actuels du Qatar et en perspectives, comme le tourisme, le sport, les finances, le transport, la santé…
Le salaire est important, souvent c’est l’élément premier pour un expatrié. Celui-ci est attentif à ce qui lui reste, une fois payé les frais de la vie quotidienne au Qatar. En ce moment cet expatrié voit diminuer ses possibilités d’épargne car « ces frais » augmentent plus que le salaire.
Est-ce que le salaire suffit à attirer les talents dont a besoin le Qatar ? Ceci est loin d’être une certitude, car les pays voisins sont capables d’offrir la même somme et quelques fois plus. Il existe aussi des « entités » sur la planète qui pour des missions particulières sont capables pendant 3,5, ou 10 ans d’attirer cette population rare. Alors comment faire la différence ?
Ces talents sont sensibles à aussi d’autres critères, ils n’ont pas tous « l’esprit mercenaire », ils recherchent aussi un lieu où il fait bon vivre et éventuellement poser leurs valises et bâtir une famille. Or, aujourd’hui à part quelques sportifs et à titre provisoire, la citoyenneté qatarie est impossible à acquérir. Nous sommes plusieurs à évoquer la création d’un statut de « résident longue durée ».
Le problème se posera de toute manière avec acuité, lorsque la diversification aidant, il faudra faire venir presque un millions de salariés pour le tourisme, le sport, les finances, le transport… Ils devront remplacer les bataillons de bas niveau de qualification qui une fois les travaux d’infrastructures terminés devront rentrer chez eux. Ces nouveaux migrants sont en principe en grande partie destinés à rester au Qatar une longue période et vont venir grossir la classe moyenne. La problématique du logement se posera puisque pour cette catégorie de personnes il manque déjà des logements. Evidement, il ne sera pas possible d’adapter des logements pour les bas niveau de qualification pour « ces classes moyennes ».
Pour que ces « talents » apprécient les valeurs du Qatar, il faut une base. Le salaire, le logement, des prix à la consommation maîtrisés, des écoles pour leurs enfants, un système de santé de haut niveau… Alors que le Qatar planifie son avenir avec sa Vision 2030, il apparait urgent de passer du « bricolage actuel », à la mise en place d’une méthode pour accueillir ces nouveaux migrants, afin qu’ils ne soient pas uniquement « des mercenaires » de passage.