Il y a de l’eau dans le gaz entre les acheteurs indiens de Petronet et les vendeurs qatariens de GNL. L’inde a demandé au Qatar de tenir compte d’une baisse de 60 % du prix du gaz sur le marché libre et exceptionnel (spot). Cette tension sur les prix était toutefois attendue.
Fallait-il mettre cette discussion sur la place publique ?
Les acheteurs indiens de GNL ou LNG ont choisi la manière forte concernant la négociation qu’ils ont avec les qatariens. En rendant publique leur demande de baisse substantielle du prix du gaz, ils tirent globalement le marché vers le bas. Ces mêmes acheteurs étaient intervenus au moment de la négociation entre le Qatar et le Pakistan sur les prix et la livraison de GNL, en indiquant qu’ils étaient prêts à livrer moins cher que les prix qatariens sur une partie des demandes du Pakistan. On comprend mieux aujourd‘hui comment les acheteurs indiens de Petronet comptaient faire.
L’inde a un contrat avec le Qatar de 7,5 millions de tonnes de GNL par an sur 20 ans avec des prix basés sur le Brent en glissement sur 5 ans. Cela offre une visibilité et relativise les hausses et les baisses du GNL. Une sécurité des deux parties. En outre l’Inde bénéficie d’un report possible de 10 % de ses livraisons à une autre année. Au moment de l’explosion des prix du Brent l’Inde a bénéficié de cette garantie. Or, alors qu’elle a sollicité le Qatar pour 12 millions de tonnes sur 14 pour 2014 elle souhaite une baisse importante des prix.
En mettant sur la place publique cette négociation elle rend complexe la réponse qatarie. En effet si le Qatar accorde un avantage à l’Inde elle subira les demandes d’autres clients bien plus importants comme le Japon et d’autres. Cette tension sur les prix était toutefois attendue.
Flexibilité accrue sur le marché mondial du Gaz Naturel Liquéfié
C’est une des conclusions, du rapport annuel 2014 du GIIGNL ou, International Group of Liquefied Natural Gas Importers, que son président Domenico DISPENZA vient de publier en introduction à ce document attendu par la profession et les observateurs.
Cet organisme est installé en France à Neuilly sur Seine. C’est le portail international de l’information concernant le Gaz Naturel Liquéfié (GNL) en anglais LNG.
Dans les perspectives annoncées « La structure de la demande devrait également évoluer, principalement tirée par l’émergence de nouveaux importateurs d’économies en croissance en Asie du Sud-Est et en Inde.
L’appétit de la Chine pour le gaz va influencer de manière significative le marché mondial du GNL, bien que plusieurs incertitudes demeurent concernant l’élasticité prix de la demande, les changements de politique de promotion de carburants plus propres et la concurrence des grands projets de gazoducs.
Les perspectives de la demande de GNL à travers le monde restent fortes et l’industrie est en attente des nouvelles exportations des États-Unis et d’Australie, qui seront réelles dans les toutes prochaines années. Il convient de noter également que la part de marché et rôle des producteurs du Moyen-Orient va diminuer.
Affaire à suivre, mais les acheteurs indiens ont manqué de perspicacité ou alors ils sont tombés sur des vendeurs qui ne voulaient rien entendre.