Etre sponsor implique des responsabilités devant la justice. Le patronat qatari en s’opposant aux changements de loi sur l’évolution du droit du travail indique clairement que c’est lui qui freine les évolutions indispensables sur « les droits de vie et de mort » qu’il détient sur les travailleurs migrants. Devant le nombre très important de morts il est surprenant que la justice qatari ne soit pas saisie.
Pourquoi la justice du Qatar ne se saisit pas du dossier des morts des travailleurs migrants ?
Il est difficile aujourd’hui de nier qu’au Qatar le monde du travail engendre un nombre de morts bien au-delà de ce qui se passe dans d’autres pays. C’est le média The Guardian qui avait alerté en premier sur une tendance d’un nombre de décès au travail qui était anormale. Tous les rapports publiés ces derniers temps y compris celui de DLA Piper appellent à une transparence des chiffres et à remédier à la question très rapidement.
Les propositions de plusieurs ministères qatariens de modifier la loi du travail mettant fin au Kafala et le remplaçant par un contrat de travail assorti de la fin pour un employeur de peser seul sur le changement d’employeur et la sortie du territoire auraient pu être un premier pas dans l’équilibre des rapports employeur – employé, mais à ce jours aucune suite concrète. C’est un véritable droit de « vie et de mort » dont disposent aujourd’hui les patrons qataris. Une fois arrivé sur place les migrants sont dépossédés de leur liberté, dans l’impossibilité réelle de se faire entendre et de refuser un travail qui pourrait mettre leur vie en danger. Des jeunes notamment Népalais, en pleine force de l’âge, sont morts ne pouvant se soustraire à leur travail. Pourquoi la justice du Qatar ne se saisit pas du dossier des morts des travailleurs migrants ? Etre sponsor implique des responsabilités devant la justice. Le patronat qatari en s’opposant dans le passé et aujourd’hui aux changements de loi sur l’évolution du droit du travail, indique clairement que c’est lui qui freine les évolutions indispensables sur « les droits de vie et de mort » qu’il détient sur les travailleurs migrants.
Ce qu’on peut regretter c’est qu’aucun rapport ni celui d’Amnesty International, ni celui de l’envoyé spécial de l’ONU sur les droits de l’homme, ni le cabinet d’avocats DLA Piper, ne recherchent la responsabilité de ces plusieurs centaines de morts. Or le lien est formel, puisque aucun migrant ne peut travailler sans avoir un sponsor qui a notamment en charge l’obligation d’informer l’expatrié sur la sécurité au travail ou s’assurer que l’entreprise respecte bien ses devoirs en la matière. Il faut aussi dénoncer la « complicité » des ambassades au Qatar qui n’ont à aucun moment poursuivi le moindre sponsor devant la justice trop soucieuses des intérêts économiques.
Le patronat qatari en s’opposant à l’évolution du droit du travail au Qatar ne fait rien d’autre que d’essayer de se couvrir et fuir ses responsabilités. dans le respect des droits de l’homme. Parfaitement informé du nombre de morts réels, il invoque en dernier ressort l’intérêt économique du pays. Ils sont aujourd’hui responsables et coupables de ce qui s’est passé et ce qui va se passer et devront bien un jour où l’autre en rendre compte à la justice soit qatarie soit internationale qui s’honorerait de faire son travail.