C’est le nombre d’employés de maison qui n’ont aucun droit du travail au Qatar. Faut-il le rappeler, ces personnels ont en charge très souvent la garde et l’éducation des « jeunes qataris ».
Il y a des sujets sur lesquels le Qatar bloque
Le Qatar est souvent mis en cause par son comportement en matière de droit du travail. Bien souvent on pourrait étendre cette mise en cause aux autres pays du Golfe, ce qui ne dédouane en aucune façon le Qatar qui se pose souvent en donneur de leçons.
L’accord du 27 novembre 2014 fut un espoir éphémère pouvant constituer le premier pas vers une protection pour les salariés employés de maison travaillant en Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats Arabes Unis, Koweït, Oman et Qatar. Mais les force conservatrices de ces pays « mirent à mort » l’accord en quelques semaines. N’oublions pas que pour la plupart de ces pays l’abolition de l’esclavage date des années 1950. Cet accord en 7 points clés ne touchait pas au système du « kafala », ni à la sortie du territoire, il comprenait des dispositions pouvant constituer un socle minimum. Voici le rappel de ces mesures jamais mises en œuvre.
1 – Les ministres des pays autour de la table de discussion ont pris acte de la de la proposition de l’Organisation Internationale du Travail d’empêcher les abus dans le processus de recrutement.
2 – Les salaires seront payés parle moyen d’un virement à la banque du salarié afin de pouvoir permettre aux contrôleurs de l’état de vérifier le règlement.
3 – La méthode de règlements de conflit liés au travail, mise en place en Arabie saoudite qui permet d’en accélérer le bon déroulement et l’efficacité sera étendue à tous les pays du CCG.
4 – Obligation de congés payés annuels comme les autres salariés
5 – Obligation d’un jour hebdomadaire de repos
6 – La durée du travail journalier est limitée à 8 heures pour 6 jours par semaine
7 – Le salarié s’il le désire peut vivre hors du domicile de l’employeur
Il était difficile de faire moins que cela et pourtant à peine un mois plus tard aucun pays du Golfe n’agréait cet accord.
Au Qatar, le pays au revenu par habitant le plus riche du monde, 84 000 salariés au moins, employés de maison sont aujourd’hui totalement sous « commandement » de leur patron et n’ayant aucun droit puisque exclus du droit du travail actuel du Qatar. Le nombre de personnes emprisonnées pour avoir résisté à ce commandement devient important. On parle souvent des travailleurs du bâtiment qui paient de leur vie le droit de travailler au Qatar, ici 84000 personnes « à l’abri des regards du public » n’ont même pas droit au minimum de la dignité humaine.
Finalement sous d’autres formes, plus modernes, l’idée de l’esclavage continue. Il y a des sujets sur lesquels le Qatar bloque, alors que faut-il le rappeler, ces personnels ont en charge très souvent la garde et l’éducation des « jeunes qataris ». Il ne faudra pas s’étonner si dans l’avenir ils reproduisent le même modèle que leurs parents.