L’art noble de la fauconnerie a été l’occasion de nombreux échanges entre Orientaux et Occidentaux.
Il était une fois la chasse au Faucon
On raconte que lors des croisades, Arabes et Francs mettaient à profit les trêves pour « voler leurs oiseaux » en parfaite intelligence. Les Européens, à l’époque, ne connaissaient pas l’usage du chaperon, qui voile les yeux de l’animal pour le calmer avant la chasse. Ils l’apprirent des Arabes, de même que celui du leurre, simulacre de gibier utilisé durant le dressage.
La chasse à l’outarde houbara dans le désert qatarien n’a pas varié depuis des générations. L’Outarde Houbara est un oiseau rare, craintif, qui vit dans les plaines arides, les steppes et régions semi-désertiques ayant une végétation ouverte ou dispersée et rabougrie. Elle est la seule espèce véritablement désertique des outardes, bien adaptée à l’environnement du désert. La passion de la chasse allant de pair avec le plaisir esthétique au contact de la rude beauté du milieu originel, entre ciels immenses et vastes étendues sableuses. Les outardes houbara ont été chassées tellement par les fauconniers arabes, jusqu’à provoquer leur quasi-disparition.
Conserver la tradition de la chasse, ne serait-ce que trois semaines par an, permet aux Qatariens de revenir à leurs racines. Le rapace le plus prisé par les équipages du Golfe est traditionnellement le faucon sacre. C’est un faucon massif avec de longues et de larges ailes émoussées et une longue queue. Pendant des siècles, ces oiseaux furent piégés et affaités (dressés) au cours de leur migration en provenance d’Asie centrale. Les fauconniers Qatariens chassaient avec eux une saison, puis les relâchaient. Aujourd’hui, les faucons qui volent dans le Golfe sont élevés en captivité.