Le Conseil de sécurité des Nations Unies présidé par Dina Kawar, qui est aussi l’ambassadeur de la Jordanie à l’ONU, veut prendre le temps de la réflexion pour faire suite à la proposition russe d’une pause humanitaire au Yémen. L’Arabie saoudite et ses alliés continuent méthodiquement à détruire le Yémen mais pour quels résultats ?
Les morts yéménites n’intéressent quasiment personne
Lorsqu’on regarde la presse occidentale, on parle bien de la guerre au Yémen mais c’est loin de faire la une des journaux. C’est le cas aussi du Conseil de sécurité des Nations Unies présidé par Dina Kawar, qui est aussi l’ambassadeur de la Jordanie à l’ONU, le Conseil veut prendre le temps de la réflexion pour faire suite à la proposition russe d’une pause humanitaire. Evidemment quand on est tranquillement installé dans des bureaux newyorkais rien ne presse, alors que les yéménites subissent la onzième nuit de frappes de la coalition arabo-sunnite. Le problème est pourtant « simple », il y a près de 2 000 blessés qui, s’ils ne reçoivent de soins, une bonne partie d’entre eux va décéder.
Chacun sait que la valeur des morts n’est pas la même, en fait depuis début mars et notamment ces onze derniers jours, le nombre de morts au Yémen explose, il dépasse sur cette période avec les attentats contre les mosquées chiites de Sanaa, le nombre de mille. Le constat est là, les morts yéménites n’intéressent quasiment personne. L’Arabie saoudite cette nuit a bombardé Sanaa la capitale.
Il faut dire que l’Occident tout entier, soit détourne la tête comme à son habitude soit est préoccupé à évacuer ses ressortissants pourtant prévenus par les diverses ambassades qui avaient été informées des prochaines frappes de l’Arabie saoudite et Cie. On peut constater que dans ce pays que l’on classe parmi les plus pauvres du monde, il y avait certes des « humanitaires », mais le nombre d’étrangers présents pour affaires est très important.
Quelles peuvent être les conséquences de la guerre contre les yéménites
L’Arabie saoudite ne pouvait ignorer ce qui se passait au Yémen et devait intervenir mais pour quel résultat ? Les Houthi et leurs alliés avaient enfin une bonne raison suite à ces frappes de conquérir tout le Yémen qu’ils partageront désormais avec AQPA (Al Qaida au Yémen) et plus tard avec l’Organisation de l’Etat islamique. Les américains qui ont financé des programmes, depuis des décennies, à coup de milliards de dollars au Yémen, pour éteindre le terrorisme sont en voie d’alimenter un énorme incendie terroriste dans ce pays. Les contribuables US doivent être pour le moins abasourdis par la situation. C’est l’échec du modèle américain, la violence engendrant toujours la violence.
L’émir Tamim al Thani, seigneur du Qatar, a essayé d’expliquer par une adresse dans le NYT que le terrorisme se nourrissait du désespoir né dans les banlieues européennes et américaines US. En acceptant de s’associer à la coalition conduite par les saoudiens, le Qatar participe à l’amplification du terrorisme à partir du Yémen, faut-il le rappeler ce pays est situé dans la banlieue des pays du Golfe. Chacun sait que certains foyers une fois allumés ne peuvent plus s’éteindre avant des décennies, menaçant pendant ce temps-là un Moyen Orient déjà en feu. La solution ne peut être que politique dans le respect de toutes les forces en présence, le Qatar qui en général à un rôle de médiateur s’est fourvoyé encore une fois dans une voie sans issue. Faut-il s’étonner que comme la Syrie et l’Irak le Yémen devienne un pays de toutes les atrocités ?