Anticipation rationnelle ou fuite en avant ? C’est la question que l’on doit se poser lorsqu’on observe l’immobilier du Qatar.
Un marché qui oublie la réalité explose
De quel type de logements le Qatar a besoin dans les 3 à 5 prochaines années ? Les classes moyennes et les bas salaires ne trouvent plus un logement digne de ce nom disponible sur le marché qatarien. Les bas salaires sont contraints d’enfreindre la loi qui interdit de modifier la répartition interne des logements, car les prix des loyers sont exorbitants et les camps de travail, indignes d’un humain sont trop loin du lieu de travail.
Une frénésie est palpable dans le milieu des investisseurs en matière immobilière, elle porte sur la construction de logements de haut niveau de prestations. On pourrait parler d’anticipation rationnelle car à la fin de Coupe du monde 2022, si toutefois elle a lieu au Qatar, les gros bataillons des bas niveaux de salaires, environ 1,2 millions de personnes, auront tous quittés le pays. En effet dès 2020 les nouvelles populations, pour la plupart algériens, marocains, tunisiens et autres soit au moins un million de nouveaux arrivants, seront à pied d’œuvre pour faire fonctionner le Qatar dans les activités de services aux entreprises, activités financières, tourismes et autres services.
Ces nouvelles populations pourront s’insérer dans le bas de la classe moyenne du Qatar. Elles exigeront le regroupement familial car elles seront là pour longtemps. Or, comme actuellement pour les bas niveaux de salaires, le manque criant de logements sera le problème du Qatar pour ces arrivants. Ces nouveaux expatriés n’auront pas les moyens de s’offrir un logement à haut niveau de prestations, encore moins des logements pouvant accueillir une famille. Il y aura encore une fois une importante offre de logements à haut niveaux de prestation alors que la demande sera toute autre. Il est fort à craindre que sur la partie haute, la bulle explose et que sur la partie insatisfaite cela crée des problèmes insurmontables pour l’installation des nouveaux arrivants. La spéculation immobilière a déjà fait de nombreux dégâts dans les pays voisins du Qatar, mais apparemment on ne sert pas de l’histoire pour en retirer des leçons.