Nous annoncions une prochaine guerre syndicale contre le Qatar et voilà qu’elle démarre d’une manière inattendue. L’association SHERPA ayant comme président William Bourdon avocat et la (FNSCBA) CGT déclenchent le premier combat, contre le mauvais sort fait aux expatriés au Qatar, en déposant plainte à Nanterre contre deux filiales de Vinci ayant des intérêts au Qatar.
La CGT et l’Association Sherpa engagent le combat pour la dignité humaine au Qatar
Selon le media « Observatoire des multinationales », une plainte a été déposée par l’Association Sherpa et la Fédération Nationale des Salariés de la Construction, Bois et Ameublement (FNSCBA) CGT qui vise la filiale Vinci Construction Grands Projets (VCGP) et les dirigeants français de QDVC, la filiale mise en place par Vinci pour mener à bien ses projets au Qatar. La plainte vise les infractions de travail forcé, réduction en servitude et recel. L’association et le syndicat dénoncent « l’utilisation par ces entreprises de menaces diverses pour contraindre une population vulnérable à des conditions de travail et d’hébergement indignes et à une rémunération dérisoire ».
Nous annoncions une prochaine guerre syndicale contre le Qatar et voilà qu’elle démarre d’une manière inattendue. Cette plainte s’ajoute à celle déposée il y a quelques mois par des français injustement détenus au Qatar.
La Coupe 2022 au Qatar n’est pas une certitude
Les prochaines années seront complexes en matière de ressources humaines au Qatar, car jamais ce pays n’aura connu une population expatriée aussi importante. Avec la connaissance dont nous disposons des organisations syndicales internationales, on peut annoncer qu’une « guérilla » va s’installer tant au Qatar qu’au Emirats Arabes Unis qui doit organiser l’exposition universelle de 2020. Cette zone du monde devient prioritaire pour les organisations syndicales internationales qui tiennent là une occasion de faire évoluer le droit du travail dans cette partie du monde. A partir de 2017, si rien ne bouge sérieusement en matière d’évolution du droit du travail, ce qui est probable, la guérilla se transformera en guerre syndicale avec des conflits qui pourront remettre en question la gestion de ces pays.
Le Qatar qui aime « jouer » avec le feu n’aura modifié qu’à la marge ce qu’il a indiqué au mois de mai 2014, concernant le Kafala et la sortie du territoire. Incapable de « gérer » des conflits sociaux de taille, n’ayant pas fait le travail d’explication auprès de sa population, il va se trouver dans une situation de difficulté sociale qui va modifier le rapport de force actuel, défavorables aux travailleurs expatriés. Dans l’histoire du mouvement ouvrier mondial, il y a une règle dont il faut se rappeler, « le fait précède toujours le droit ». Or, par expérience, quand les travailleurs prennent conscience de leur force rien ne peut les arrêter. Alors la Coupe du monde 2022 au Qatar c’est une possibilité mais pas une certitude il reste 7 ans et tout peut encore se passer.
Nous apprenons que Vinci mise en cause nie ne pas respecter le droit qatari.