L’annonce par une banque qatarienne d’un léger déficit il y a quelques semaines, relayée par notre site, a déplu aux responsables qataris qui se sont empressés d’annoncer une reprise en main du budget 2015 avec un léger excèdent. Nous verrons bien en fin d’année si ce pari est tenu.
Les excédents budgétaires des années antérieures reposaient sur les hydrocarbures
Pour l’image du Qatar, l’annonce d’un déficit budgétaire pour l’année 2015, était peu supportable et comme prévu la réaction est venue. Le ministre des Finances du Qatar vient d’annoncer une mise à jour budgétaire, à l’occasion de la date de clôture qui désormais est fixée au 31 décembre de chaque année et non au 31 mars. L’annonce par une banque qatarienne d’un léger déficit il y a quelques semaines, relayée par notre site, a déplu aux responsables qataris qui se sont empressés d’annoncer une reprise en main du budget 2015 avec un léger excèdent.
Mais ces dirigeants maitrisent-ils vraiment les recettes ? Ceci est une autre histoire, car elles sont basées sur le prix du baril de Brent qui sert de référence au prix du gaz qatari. Or, plus personne n’est capable de dire avec certitude quel sera le prix du baril de pétrole cette année. La prévision d’un prix autour des 60 $ du Brent a servi à élaborer le budget 2015 nous verrons bien en moyenne sur cette année à combien il sera.
Il reste un élément clé aux dirigeants qataris pour gagner leur pari, c’est la maîtrise de leurs dépenses. Là le pari est plus risqué car les qataris sont connus pour dépasser leur budget de plus de 20 % chaque année, habitués à dépenser sans compter, souvent pour couvrir des sommes dues à délais impressionnants. Pour bon nombre d’entreprises internationales le Qatar est une « poule aux œufs d’or » et ils ne se privent pas d’en profiter. Les qataris ne suivent pas assez leurs dossiers notamment dans la construction et les infrastructures. Pourtant là aussi les choses pourraient changer. Chacun se rappelle qu’OHL société travaillant sur le complexe Sidra Medical Center au Qatar Le-scandale-de-sidra-medical-and-research-center/ par le porteur du projet Qatar Foundation. C’est sans doute une reprise en main par les autorités qataries d’un certain nombre de projets qui ont pris des retards considérables.
Qatar Foundation est un élément clé du Qatar mais ne peut tout faire tout seul. L’émir lui-même a du intervenir, alors que certains membres de la Shura s’inquiètaient de la baisse du pétrole et du gaz, source de revenus première pour le Qatar, s’était voulu rassurant. Les projets en cours notamment concernant les infrastructures et la préparation de la Coupe du monde 2022 iront à terme. Il avait toutefois mis l’accent sur la rigueur de la gestion du Qatar afin que « de vieilles habitudes de gaspillages quelques fois énormes ne soient plus de mises ». La rigueur de la gestion doit devenir la vertu première des responsables qataris même en cas de remontée des cours du gaz et du pétrole. Voilà des paroles de sage!
Le Qatar changera-t-il en devenant moins fanfaron ? Ce qui est certain, c’est que s’il réussit son pari de maîtriser ses dépenses son image en sortira grandi, dans le cas contraire, personne ne sera surpris car le changement de culture en matière économique peut demander des décennies.