L’Arabie saoudite est un pays qui a des responsabilités si importantes qu’elle use ses dirigeants. Le roi pourtant entouré d’un héritier et maintenant d’un second héritier, doit s’en remettre souvent à ses conseillers. Or, la méthode employée par ces conseillers s’avère désastreuse quant aux résultats et ils s’entêtent.
L’Arabie saoudite socle du monde sunnite
Nous pourrions pendant des heures démontrer ce que tout le monde sait, tout part et tout revient, dans le monde sunnite, largement majoritaire dans le monde musulman, de l’Arabie saoudite. Ce n’est pas simplement l’immense fortune des hydrocarbures ou parce que le roi est le gardien des lieux saints de la Mecque et Médine. C’est avant tout une volonté d’indiquer une voie à suivre.
L’Arabie saoudite est un pays qui a des responsabilités si importantes qu’elle use ses dirigeants, bien souvent trop âgés. Si pendant quelques années, un flottement a permis de croire que son influence baissait, aujourd’hui elle est sur tous les fronts. Ce qui en fait un adversaire désigné pour les terroristes, les roitelets qui rêvent de lui prendre sa suprématie, l’éternel opposant, l’Iran leader des chiites… Ses rapports avec les USA, le protecteur armé, ont toujours été très complexes, les saoudiens essayant de garder leur liberté d’intervention ou agissant secrètement pour défendre leurs intérêts. L’environnement proche de l’Arabie saoudite au Moyen Orient est depuis quelques années un véritable baril de poudre qui explose régulièrement.
Les rois qui se sont succédé, ont pu mesurer l’immensité de la tâche, lorsque d’une manière ou d’une autre on est le point de mire des musulmans du monde. Malgré un prince héritier, souvent les dirigeants ont dû remettre une grande partie de leur destin entre les mains de conseillers, religieux, politiques, économiques et militaires, employant une méthode qui a conduit l’Arabie saoudite à ne plus être un phare dans le monde mais à se faire rattraper par les ténèbres et à éteindre l’espoir. Pire, le pays s’entoure de murs pour se protéger, il s’enferme. Ce manque de vision politique, ce manque d’imagination pour le futur, cet espoir éteint, montrent qu’en réalité les vrais pouvoirs sont dans les mains des conseillers qui ne souhaitent rien changer, se réfugiant derrière une doctrine religieuse.
Le roi Salman sera-til capable de réunir les sunnites du monde entier qui n’ont jamais été aussi divisés ? Arrivera-t-il à parler au reste des musulmans ? Etablira-t-il une passerelle avec les autres croyances ? Sera-t-il un homme de paix qui favorisera la prospérité ? Quelle place donnera-t-il à son premier héritier et au second ? Aura-t-il la force de faire de l’Arabie saoudite un phare qui éclaire à nouveau le monde ?
Finalement, les limites du pouvoir du roi Salman d’Arabie saoudite ne dépendent que de sa volonté.