En s’installant à Aden, le président Abd Rabo Mansour Hadi transforme cette ville en capitale provisoire du Yémen. Mais attire aussi l’attention des Houthis. Les pays du Golfe vont-ils apporter une aide militaire conséquente dans les jours à venir avant qu’il ne soit trop tard ?
Aden une ville dont la création remonte dans la nuit des temps
L’aéroport international d’Aden n’a jamais vu autant de visiteurs qu’en ce moment. Cette ville d’un million d’habitant ne s’attendait pas à devenir la capitale provisoire du Yémen, même si en 1994 elle le fut pour quelques semaines. En s’installant à Aden, le président Abd Rabo Mansour Hadi, après avoir fui de Sanaa où il était retenu contre son gré, revient dans ses terres et donne de l’importance à cette ville qui domine le Golfe d’Aden. C’est une ville qui aurait hébergé les premiers hommes, Caïn et Abel dit-on. C’est aussi un port naturel, construit sur un ancien site volcanique.
Les premières ambassades des pays membres du CCG devraient mettre en valeur l’immobilier de cette ville et sans doute d’autres pays vont faire de même. Mais au-delà de la vitalité économique qui devrait rapidement naitre, les premières inquiétudes apparaissent. Des experts militaires s’agitent déjà pour verrouiller une large zone en direction de Sanaa qui est seulement à 400 kms en voiture et 300 à vol d’oiseau. Une course contre la montre est lancée car les milices chiites zaydites Houthis ont maintenant un point de mire et une occasion de descendre vers le sud.
S’il y a un temps pour la diplomatie, il y a une urgence vitale pour assurer la sécurité de toute la région autour d’Aden. Les pays du Golfe vont-ils apporter une aide militaire conséquente dans les jours à venir avant qu’il ne soit trop tard ? En tout cas l’Iran qui voit avec une certaine « bienveillance » l’avancée des milices chiites Houthis, depuis hier, organise des manœuvres navales de grande envergure dans le détroit d’Ormuz, sans doute un simple hasard ?