Et pourtant, l’odeur de la poudre des combats autour et dans Marioupol m’a réveillé. C’est notre premier article sur l’Ukraine, notre site parle en général du Qatar et du Moyen Orient, nous devions parler du Yémen, nous le ferons, mais ce matin, très tôt, un sursaut de dignité, un reste du 11 janvier 2015 m’a réveillé. Tous les murs de protection sont tombés et Marioupol est là en bas de ma fenêtre.
Pour survivre nous nous réfugions derrière des murs virtuels
L’agression de l’information continue est si forte que si vous n’êtes pas capable de déconnecter, vous vivez dans une souffrance continuelle. Il y a quelques maisons où pour se protéger, on a viré la télé et coupé internet. Mais la plupart d’entre nous, sans le flot d’informations, nous avons l’impression de ne pas vivre, d’être sur une mer plate. Pour survivre à cela, nous nous réfugions derrière des murs virtuels, plus il y a de murs entre nous et l’évènement moins cela nous fais mal. Nous sommes capables tout en dinant de supporter une tonne d’horreurs sans que cela nous coupe l’appétit.
Jusqu’au jour où, dans notre propre espace, juste en bas de chez nous, on assassine lâchement nos frères et sœurs, nous sommes touchés dans notre fraternité. Quoi que l’on puisse dire et malgré tous les avertissements, nous n’étions pas prêts à supporter une telle douleur. Alors j’ai marché, comme beaucoup, certes pour défendre nos valeurs, pour les morts de Charlie Hebdo et les autres autours, mais aussi pour évacuer ma douleur d’être humain. Dans ces « moment-là » le marcher ensemble créer une bulle qui protège et vous donne la force de surmonter cette épreuve La bulle consolide vos murs virtuels et vous recommencez à vivre…
Un mois plus tard, l’odeur de la poudre des combats autour et dans Marioupol m’a réveillé. C’est notre premier article sur l’Ukraine, notre site parle en général du Qatar et du Moyen Orient, nous devions parler du Yémen, nous le ferons, mais ce matin, très tôt, un sursaut de dignité, un reste du 11 janvier 2015 m’a réveillé. Tous les murs de protection sont tombés et Marioupol était là, en bas de ma fenêtre…