En disant l’islam est compatible avec la démocratie, Hollande rêve à haute voix. Cela montre aussi la grande incompréhension qui existe entre nos deux mondes. Pour le monde arabe, noyau dur de l’islam, les lois divines arrivent toujours avant celles des hommes et il n’y a pas de place ni pour la démocratie et encore moins pour la laïcité. Les seuls qui ont tenté dans le monde arabe, l’aventure politique de la démocratie, ce sont » les Frères Musulmans » or, l’expérience pour l’instant s’avère un échec.
Nous n’avons pas les mêmes valeurs et alors…
Le monde de l’islam a un noyau dur, le monde arabe, d’environ 400 millions d’habitants. Ce monde-là n’a pas la même vision que les européens sur l’importance de la démocratie et encore moins sur la spécificité de quelques pays au monde, la laïcité.
En disant l’islam est compatible avec la démocratie, Hollande rêve à haute voix. Cela montre aussi la grande incompréhension qui existe entre nos deux mondes. Pour le monde arabe, noyau dur de l’islam, les lois divines arrivent toujours avant celles des hommes. Ceci veut dire que la démocratie n’est pas nécessaire, puisque pour arriver à la plénitude il suffit « simplement » de suivre les textes divins. Mais les hommes de ce monde se sont divisés sur l’interprétation des textes sacrés. D’aucuns comme les Frères Musulmans sont allés dans leur évolution jusqu’à dire « l’islam est compatible avec la démocratie ». Aidés par des moyens de communications modernes et par le financement du Qatar au moment où régnait l’émir Hamad, ils ont ouvert les portes « au Printemps arabe ». Même les américains, qui croient en la démocratie comme solution pour vivre ensemble, ont pensé un moment que les Frères Musulmans représentaient « une des solutions ». Or, arrivés au pouvoir démocratiquement en Egypte, le pays le plus peuplé du monde arabe, moins d’un an plus tard, ils ont été démis de leurs responsabilités dans la violence, par l’armée égyptienne. Les Frères Musulmans n’étaient pas prêts à diriger démocratiquement un pays et ont commis de multiples erreurs. Mais leur tâche a subi les assauts de ceux qui comme l’Arabie saoudite, le centre du noyau dur de l’islam, pense qu’il n’y a pas de place pour la démocratie.
Nous devons quand même apprendre à vivre ensemble
A seulement quelques milliers de kilomètres les uns des autres, conscients que nous n’avons pas les mêmes valeurs, nous devons quand même apprendre à vivre ensemble. En France nous sommes persuadés d’avoir le modèle idéal pour vivre ensemble. Or, en face de nous, d’autres ont des modèles différents du notre et pensent aussi être sur la bonne voie. L’exemple du Printemps arabe montre que des réflexions existent mais que l’action pour modifier le modèle n’est pas majoritaire pour l’instant. On peut comprendre pourquoi certains souhaitent qualifier les Frères Musulmans comme des terroristes. Ceci est bien commode pour les éliminer du jeu de la réflexion. Ce mouvement, les Frères Musulmans et d’autres, doivent encore et encore s’interroger sur leurs objectifs réels et les moyens de rendre compatibles l’islam et la démocratie.
Un mot sur la laïcité qui est une valeur que nous partageons en France avec seulement 6 autres pays dans le monde. C’est une valeur des plus complexe que d’aucuns comme nous ont inscrits dans leur Constitution ou autre acte fondateur, mais qui est pratiquée différemment dans chacun de ces 7 pays. Ne soyons pas étonnés que souvent elle génère de l’incompréhension y compris dans des pays épris de liberté et démocratie comme le monde anglo-saxon. Nous aurons à revenir ce sujet.
Depuis plusieurs centaines d’années nous vivons dans des mondes différents, avec l’accélération des moyens d’informations actuels nous pensions tout savoir les uns des autres. Persuadés, chacun de détenir une grande partie de la vérité sur le vivre ensemble, nous lançons tous des anathèmes, ce qui fait grandir nos divisions et donne vie à de nombreux démons. Il devient urgent de se parler et d’apprendre à se respecter, entre ces différents mondes mais aussi dans notre propre pays la France.
En France le président Hollande a fixé le cap, en indiquant que ni la démocratie, ni la laïcité n’étaient négociables.