Le Qatar se vante souvent d’accorder une « certaine » liberté aux femmes, la réalité est bien plus complexe. Les élections au Conseil Municipal Central, la reconnaissance des enfants avec un mari étranger et bien d’autres sujets montrent les limites de cette liberté.
Au Qatar la femme reste le vase « faible » malgré le discours
Alors que le Qatar devrait mobiliser toutes les énergies du pays, il se prive souvent de la sagesse féminine, on est loin de la chanson « la femme c’est l’avenir de l’homme. »
Les qatariens sont des malins, ils servent de quelques femmes comme Scheikha Moza, pour faire croire qu’une importante évolution est en marche. Certes il faut constater quelques avancées, comme celle de conduire des automobiles, ou de gérer quelques entreprises ou organismes, ce qui par rapport à l’Arabie saoudite, pays encore plus rétrograde, est déjà un exploit, mais sur de nombreux exemples la vieille loi tribale s’impose.
Le média « Thepeninsulaqatar» fait part des difficultés que rencontrent les femmes qataries dans la seule élection au suffrage universel au Qatar, les élections au Conseil Municipal Central. En mai 2015 le Conseil Municipal Central sera élu grâce aux votes des qataris hommes et femmes aux conditions qu’ils s’inscrivent comme électeurs et qu’ils soient âgés de plus de 18 ans. Détail savoureux, on oblige les candidats à publier leur numéro de téléphone portable, or chacun sait qu’une femme qatarie ne peut avoir en propre son téléphone, elle est obligé de passer par un mâle de sa famille, mari, frère… Une petite combine pour limiter le nombre de femmes sur les listes, la politique est pour les hommes. La femme reste le vase « faible » auquel on doit porter toute son attention mais dont les pouvoirs et capacités sont limités…
Plus grave est le cas de la femme qatarie qui se marie avec un « étranger »quelques soit son statut social et qui vit au Qatar. Ses enfants ne seront pas qataris mais de la nationalité du père. Ils n’ont pas plus de droits qu’un expatrié ordinaire. Pas étonnant qu’un nombre de plus en plus important de femmes qataries préfèrent rester célibataires.
Dans le village « le monde », le Qatar met souvent en relief les efforts qu’il fait pour s’insérer dans la culture mondiale, or force est de constater sur les droits des femmes comme d’ailleurs sur les droits des expatriés, une fois le discours terminé, il ne se passe plus grand-chose.
Un lecteur avec qui nous discutions récemment nous disait « mais il y a bien un jeune émir à la tête du Qatar, il n’a que 34 ans ? ». Certes, nous lui avons répondu, mais avec vous remarqué cher lecteur que l’émir Hamad son père avait mis en avant une de ses épouses, Scheikha Moza, au point qu’aujourd’hui elle est devenue ambassadeur au Vatican. Le nouvel émir, lui, 18 mois après son arrivée au pouvoir n’apparait jamais avec une de ses épouses, publiquement elles sont inconnues. La modernité ne se décrète pas, c’est un état d’esprit et l’âge ne suffit pas.
Que faut-il espérer pour 2015, alors que le Qatar revient dans le giron de l’Arabie saoudite ? Tout est possible y compris un retour en arrière sur les modestes avancées effectives.