Ce qui se passe en Russie devrait aider le Qatar à accélérer le rythme de la diversification de son économie.
Pour atteindre ses objectifs le Qatar a besoin d’être attractif
Comment faire venir capitaux et talents dans son pays, c’est la question que se pose tout responsable d’un pays ? Ce matin, 17 décembre 2014, si j’étais un investisseur, je ne placerais pas mes fonds en Russie et concernant le Qatar j’aurais des interrogations.
Les russes ce matin se réveillent assommés par les conséquences des mesures prises à leur encontre par les occidentaux et par la chute sans fin du prix du pétrole et du gaz. Ce qui se passe en Russie devrait aider le Qatar à accélérer le rythme de la diversification de son économie. On ne peut dépendre à ce point d’une ressource unique, or c’est encore le cas actuellement du Qatar. Lorsqu’on regarde attentivement les objectifs crédibles du Qatar à court terme, il y a beaucoup de dépenses pour mettre à jour les infrastructures, oubliées dans le passé, et pas assez d’initiatives pour attirer les capitaux et les talents. On assiste bien ici et là à une montée au capital dans certaines sociétés qataries comme Ezdan Group Holding et on a beau dire que l’on est dans les perspectives de la Vision 2030, le Qatar pour l’instant est loin d’être « attractif ». La limitation des capitaux étrangers à 49 % du capital d’une société et avec parfois des comportements de l’actionnaire majoritaire pour le moins inacceptables, n’encouragent pas à investir au Qatar. Pire, ce qui manque le plus au Qatar, ce sont les ressources humaines et là encore comme nous l’indiquions Le-qatar-ne-fait-pas-le-necessaire-pour-preparer-son-avenir, le Qatar prépare mal son avenir. Rien n’est fait pour se sortir du mercenariat ambiant, aucune initiative d’ouverture politique ou sociale, la nomination même du vice-émir a fait comprendre au gouvernement à quel point il était « seulement » dans l’application et non la gouvernance. Depuis quelques semaines le premier ministre est sur tous les fronts pour essayer de sauvegarder ce qu’il lui reste d’autorité, la ressemblance entre la Russie et le Qatar sur ce sujet et d’autres est extraordinaire.
Lorsqu’on regarde le passé du Qatar et les dizaines et dizaines de milliards qu’il a engloutit dans une politique étrangère qui s’avère désastreuse, au détriment des infrastructures du pays, on espère que le recentrage sur la vie interne du pays durera quelques temps.
A la veille de la fête nationale du 18 décembre, tous ceux qui sont attachés à la réussite du Qatar, espèrent que la rigueur qui s’impose dans la gestion du pays ne soit pas un simple discours de l’émir devant la Shura. Il faut souhaiter aussi une véritable prise de conscience, que l’attractivité du pays dépend aussi de ceux qui y séjournent quelques fois plusieurs années et qui deviennent ambassadeurs du Qatar. L’émir Tamim, dirigeant du pays doit sérieusement s’interroger pour savoir si ces « ambassadeurs du Qatar » favorisent l’attractivité ou s’ils découragent les postulants à la réussite du Qatar !