Les mondiaux de natation petit bassin ont attiré l’attention sur Doha la capitale du Qatar. Le sport, un des piliers économiques de ce pays va atteindre ses objectifs, attirer la planète entière, mais cela va-t-il durer ?
La bataille fait rage pour l’organisation des évènements sportifs mondiaux
Le Qatar va-t-il réussir son pari d’être pour la plupart des sports un rendez-vous incontournable, la réponse est certainement oui. Mais pour combien de temps ?
Les mondiaux de natation « petit bassin » ont attiré l’attention sur Doha la capitale du Qatar, en particulier en France. Notre jeune français Florent Manaudou et ses amis soulèvent l’enthousiasme, ce sentiment que l’on éprouve en regardant une compétition sportive quand l’un des vôtres gagne une épreuve et que résonne l’ hymne national.
On a envie de dire, merci, aux organisateurs pour ce magnifique spectacle, le média qui a trouvé sans doute la bonne formule qui résume le ressenti est France Inter « Si le paradis des sportifs existe, il se trouve sans aucun doute à Doha, au Qatar, un pays tout entier tourné vers le sport. Pas forcément par passion, plus sûrement par intérêt, mais tout entier tourné vers le sport. Il n’y a qu’à pousser les portes du Dôme Aspire pour en être certain. »
Le sport, un des piliers économiques de ce pays va atteindre ses objectifs, attirer la planète entière, mais cela va-t-il durer ?
Une phrase dans un très bel article du média France24 a attiré mon attention, « Le tout dans une toute petite ambiance et devant un public très restreint à l’Hamad Aquatic Center. » Même si d’autres articles et d’autres médias relèvent qu’enfin le public, en particulier des francophones, a fait son apparition on est loin des grandes « ola » d’un public enthousiaste.
Le Qatar est un petit état et finalement en dehors des professionnels qui concourent ou qui les accompagnent, le public ne se précipite pas. Heureusement qu’une excellente retransmission des évènements fait participer d’une manière virtuelle le public du monde entier.
Ceci n’a pas échappé à quelqu’un comme Helmut Digel, membre du conseil de la fédération internationale d’athlétisme (IAAF), qui remet en question l’attribution des Mondiaux d’athlétisme 2019 au Qatar et demande une modification des conditions d’attribution des événements sportifs.
Un point dans sa contestation a aussi attiré notre attention « Or c’est dans les démocraties occidentales qu’il y a le plus de fans et, si elles n’obtenaient plus l’organisation de grands événements, ce serait un énorme préjudice », ajoute-t-il tout en admettant que « L’Europe ne doit pas être seule à dicter les conditions d’attribution. »
La bataille fait rage pour l’organisation des événements sportifs mondiaux, le sport peut être un des piliers économiques qui aide à la diversification d’une économie qatarienne dépendante des hydrocarbures. Une bouée de sauvetage pour le Qatar, certes, mais il a encore des efforts à faire pour améliorer sa prestation. La présence d’un public plus important est nécessaire pour renforcer ces événements, le Qatar sur ce sujet s’est un peu endormi.
En outre comme nous l’ont indiqué plusieurs sportifs de haut niveau, « le cadre est beau mais pour faire la fête cela peut devenir rapidement dangereux ». Evidemment, quelques débordements d’enthousiasmes un peu arrosés peuvent venir bousculer les « grands principes qatariens », mais si le Qatar ne crée pas le cadre pour que cette fête puisse avoir lieu, il pourrait bien à moyen terme perdre l’effet « mode » et la bulle qu’il a créé se dégonfler en quelques mois.