Pour le général – président al Sissi le pouvoir est loin d’être un long fleuve tranquille. L’Egypte se divise et des dangers se rapprochent. Les résultats économiques ne sont pas au rendez-vous et le gouffre égyptien risque de lasser les donateurs d’aujourd’hui. L’opération de charme en Europe d’al Sissi est loin de convaincre, les manifestations en Egypte de ce vendredi 28 novembre 2014 montrent que malgré un état policier les oppositions se renforcent.
L’Egypte peut basculer à tout instant dans le chaos
L’Arabie saoudite, les Emirats Arabes Unis et le Koweït ont financé l’économie égyptienne à coups de milliards, pour permettre à l’ancien général al Sissi devenu président de donner un espoir à une population désabusée. Combien de temps ces trois donateurs et quelques autres beaucoup plus modestes pourront subventionner une économie exsangue et qui n’arrive toujours pas à faire revenir les touristes.
L’appel de l’Arabie saoudite au Qatar pour renouer des liens largement distendus avec l’Egypte montre bien que la situation est des plus complexes. Al Sissi vient de faire voter une loi qui lui permettra de faire sortir du pays, pour être jugés dans le leur, des prisonniers bien dérangeants pour son gouvernement, mais cela ne suffira pas à ramener le calme.
Des menaces sérieuses à partir du front libyen voient le jour. Une partie des combattants libyens sont soutenus par le Qatar et encadrés par la frange extrême des frères musulmans, que le comportement d’al Sissi a renforcés. Et même si le Qatar peut mettre la pédale douce, ce qui n’est pas dans ses intérêts, il est loin de maîtriser la situation. Plus grave encore est ce qui se prépare dans le Sinaï. Daech l’Organisation de l’Etat Islamique depuis plusieurs mois met en place une situation de repli au cas où cela tourne mal dans le conflit irako-syrien. Le prochain Califat sera déclaré dans quelques mois à partir du Sinai et puisque l’Arabie saoudite demeure encore hors de portée de Daech, cette organisation va en découdre avec le pays le plus important du monde arabe en termes de population, l’Egypte. Elle pourra en outre frapper Israël ce qui devrait lui amener encore plus de combattants. Mais l’objectif final de Daech demeure bien de faire tomber l’Arabie saoudite.
Pour le général – président al Sissi le pouvoir est loin d’être un long fleuve tranquille. L’Egypte se divise et des dangers se rapprochent. . L’opération de charme en Europe d’al Sissi est loin de convaincre, les manifestations de ce vendredi 28 novembre 2014 montrent que malgré un état policier les oppositions se renforcent même si pour le moment elles sont divisées. Al Sissi laissa moins d’un an au président Morsi pour réussir, avant de le démettre. Combien de temps la population égyptienne lui laissera, si les résultats économiques et la situation politique interne se dégradent ?