Les migrants qui font grève au Qatar prennent de gros risques. La presse qui en parle subit les foudres de la nouvelle loi sur la cybercriminalité. La Censure nuit à l’image du pays qui l’exerce.
Le Qatar fait partie des rares pays au monde où la grève est en pratique impossible
Karl-Petter Thorwaldsson un syndicaliste disait lors d’un récent colloque « Le droit de grève compte parmi les droits les plus précieux et fondamentaux de tous. Il constitue un ultime recours essentiel lorsqu’un employeur refuse de négocier des salaires et des conditions de travail dignes ou quand les travailleurs sont exposés à un risque d’accident, de maladie ou de mort au travail. »
Le Cabinet d’avocats UGGC & Associés présent au Qatar dans un document publique sur internet dit « Même si le droit de grève n’est pas constitutionnellement consacré au Qatar, la Loi traite de l’hypothèse d’un conflit collectif et prévoit un mécanisme de dialogue afin d’y mettre fin. »
Au Qatar des mouvements de grèves sont rares et donnent souvent lieu à l’intervention de la force publique ou privée pour mettre fin au conflit, avec des conséquences graves pour les salariés migrants, comme le renvoi dans leur pays ou des mois en prisons. Des personnalités, comme le président de Qatar Airways Akbar Al Baker ne cesse de s’en prendre au droit de grève à l’extérieur de son pays qui occasionne selon lui la perte des compagnies aériennes.
Quelques fois ces conflits se terminent par des avancées notamment salariales et pour les conditions de travail, mais bien souvent d’une manière plus dramatique comme le rapporte Doha News dans un conflit récent. Apparemment, l’article a du déplaire aux autorités qataries car il n’est plus accessible (Dohanews). La presse comme nous l’avions malheureusement annoncé subit les foudres de la nouvelle loi sur la cybercriminalité.
Mais vous pouvez avoir l’info par un article de RFI
Les salariés en grève, plus d’une centaine travaillent sur le chantier du Sheraton de Doha, dans deux sociétés : Qatar Freelance Trading and Contracting ainsi que Qatar Moyen-Orient Co. Des bagarres ont éclatés faisant quelques blessés, les salariés s’attendent à être expulsés du pays. Les migrants qui font grève au Qatar prennent de gros risques.
La loi qui régit la grève
Law No (14) of the Year 2004 – Article 120 The workers may go on strike if amicable settlement of the dispute between them and the employer becomes impossible in accordance with the following measures:
- Approval of three fourths of the General Committee of the workers of the trade or industry.
- Giving to the employer a period of not less than two weeks before commencing the strike and securing approval of the Ministry after coordination with the Minister of Interior Affairs in respect of the time and place of the strike.
- Provided that there is no deteriment to the property of the State and of the individual and their security and safety.
- Prohibition of the strike in vital public utilities such as petroleum and gas related industries, electricity, water, seaports, airports, hospitals and transportation.
- Non-resort to strike before the amicable settlement between the workers and employer by conciliation or arbitration in accordance with the provisions of this law becomes impossible.