Alors que certains responsables qataris s’inquiètent de la baisse du pétrole et du gaz, source de revenus première pour le Qatar, l’émir s’est voulu rassurant. Il a prononcé un discours lors de l’ouverture de la 43e édition de la Shura ou Advisory Council fixant le cap politique du Qatar.
L’émir du Qatar prône une meilleure gestion de l’état et une plus grande efficacité.
L’Advisory Council ou Shura est une assemblée consultative sur les grandes orientations et législations du Qatar. Composée de 35 membres représentants les grandes tribus du Qatar, tous désignés par l’émir, c’est le passage incontournable pour que l’émir puisse partager les décisions politiques importantes pour son pays. Même si la Shura n’est qu’un organe consultatif, l’émir cherche l’adhésion de ces importantes personnalités du Qatar pour qu’ensuite tous aillent dans le même sens. En premier lieu il a annoncé la nomination d’un vice émir avec de très larges pouvoirs, Abdullah bin Hamad Al Thani et le remplacement de celui-ci au Diwan (bureau stratégique de l’émirat) par Khalid bin Khalifa bin Abdul Aziz Al Thani.
Alors que certains membres de la Shura s’inquiètent de la baisse du pétrole et du gaz, source de revenus première pour le Qatar, l’émir s’est voulu rassurant. Les projets en cours notamment concernant les infrastructures et la préparation de la Coupe du monde 2022 iront à terme. Il a toutefois mis l’accent sur la rigueur de la gestion du Qatar afin que « de vieilles habitudes de gaspillages ne soient plus de mises ». La rigueur de la gestion doit devenir la vertu première des responsables qataris même en cas de remontée des cours du gaz et du pétrole.
Un des premiers sujets qu’il a évoqué est la problématique de l’immobilier au Qatar, d’abord pour en maîtriser l’évolution des prix, que l’émir juge inacceptable et ensuite il a donné consigne à son premier ministre d’accélérer la construction des logements pour les travailleurs migrants à bas revenus. Il a expliqué aussi que l’inflation ne pouvait continuer son augmentation actuelle, car elle menace les revenus des particuliers et des entreprises.
La Shura aura sans doute à se prononcer aussi sur les modifications envisagées en matière de droits du travail et de l’homme au moment où Amnesty international en fait un cheval de bataille.
L’émir indiquait que les relations actuelles avec les autres membres des pays du Golfe ne pouvaient rester en l’état car elles étaient préjudiciables pour tous. Chacun devait faire la part du chemin pour aller à la rencontre de l’autre. L’attitude des pays comme les Emirats Arabes Unis et Bahreïn de ne pas participer aux Championnats du monde de handball 2015 ne participe pas à la résolution des difficultés actuelles entre pays du GCC (Gulf Cooperation Council).
Ce discours de politique générale était attendu par les qataris mais aussi par les observateurs internationaux. L’émir Tamim près de 18 mois après sa prise de pouvoir essaie de tenir la barre du paquebot Qatar fermement au milieu d’une mer parfois calme mais souvent agitée. Pour l’instant le paquebot tangue mais il avance. Ce qu’il devra préciser à terme c’est vers qu’elle type de société il le conduit, le retour vers les ténèbres où s’inclure dans le village « le monde » en gardant une bonne part de ses traditions.