Marc Darmon le directeur général adjoint en charge des systèmes d’information et de communication sécurisés chez Tales, félicite l’entreprise du contrat avec le Qatar mais…
Quelles sont les limites que se fixe Thales lorsqu’il travaille avec les qataris ?
Lorsqu’une entreprises française réalise un contrat de 200 millions comment ne pas être satisfait, lorsque la même société ouvre une chaire à l’université du Qatar comment ne pas être fier ?
Lorsque Marc Darmon le directeur général adjoint en charge des systèmes d’information et de communication sécurisés chez Tales, félicite les collaborateurs de son entreprise pour la vente d’un système de communications militaires au Qatar, il est vrai qu’à la lecture de cet article dans le media La Tribune on partage un peu de cette fierté. On pourrait dire comme le fait une certaine publicité, « cette une technologie française ».
Quelques jours auparavant nous apprenions l’annonce d’une ouverture d’une Chaire d’enseignement dans les domaines de la cyber-sécurité et de la sécurité informatique par Thales à l’Université du Qatar. Ceci devrait renforcer la présence française au Qatar, là encore la reconnaissance par les qataris de notre enseignement sur des matières aussi complexes et de pointe ne peut que renforcer notre fierté nationale. On a envie de dire « Merci Thales », dans un moment où la morosité règne dans notre pays, admettons que cela nous fait du bien collectivement.
Mais, malheureusement parce que il y a un mais, quelles sont les limites que se fixe Thales lorsqu’elle travaille avec un pays comme le Qatar où les droits de l’homme sont en devenir ?
Le Qatar vient d’adopter une loi sur la cybercriminalité qui met en cause le peu d’expression libre qui existait dans ce pays. Profitant de cette loi le gouvernement qatari a glissé plusieurs articles qui mettent en cause notamment les medias et les réseaux sociaux et ceux qui les utilisent en invoquant des notions telles que porter atteinte « à l’ordre général ou aux valeurs sociales du Qatar. »
Une alerte vient d’être lancée par Amnesty International concernant cette loi, le gouvernement qatari vient de commettre une erreur grossière dont il ne maitrise pas les conséquences.
Sur le site de Thales, un communiqué de presse précise les contours de cette collaboration qui pourrait paraître profitable pour les deux parties. Parmi les nombreuses personnalités présentes au moment de la signature de cet accord se trouvait le nouvel ambassadeur de France au Qatar Éric Chevalier, pourtant bien au courant des remous qu’occasionne cette loi aussi bien au Qatar qu’au niveau international. Comment faut-il interpréter cette phrase contenu dans le communiqué de la société Thales « Cet accord contribuera également au développement du Qatar en matière de technologies de l’information et de la communication, favorisant ainsi la création d’une économie basée sur le savoir. »
Comment Thales peut imaginer une économie basée sur le savoir au Qatar où la liberté de penser et de s’exprimer est étouffée par une partie de cette loi?
Les propos du président de Thales, Jean-Bernard Lévy sont pourtant empreints de bons sens « Thales a engagé sa démarche Ethique depuis plus d’une décennie et possède aujourd’hui un réel leadership reconnu par ses parties prenantes. Cette politique est un élément clé de la performance du Groupe car, dans notre environnement mondialisé, les clients, les actionnaires, comme l’ensemble des acteurs de la société, exigent des entreprises un comportement irréprochable. (…) »
Alors Monsieur Marc Darmon directeur général adjoint en charge des systèmes d’information et de communication sécurisés chez Tales, quelles sont les limites que se fixe votre entreprise lorsqu’elle travaille avec les qataris ? Allez-vous aider le Qatar à appliquer la nouvelle loi sur la cybercriminalité ?