Régulièrement des débats ont lieu sur le sujet de l’acquisition de la citoyenneté qatarie. On perd son temps, il vaut mieux se concentrer sur un statut de résident de longue durée.
Au Qatar c’est uniquement par le père que l’on devient qatari
Cette semaine un chercheur, Zahra Babar of Georgetown University School of Foreign Service in Qatar, a démontré qu’en théorie quelqu’un qui a résidé au Qatar 25 ans pourrait entamer une procédure pour acquérir la nationalité qatarie, moyennant un certain nombre de critères. Les réseaux sociaux comme d’habitude se sont enflammés sur le sujet, tout en étant prudent par rapport à la nouvelle loi sur la cybercriminalité. Ce que je retiens de ce débat par média interposé, c’est qu’il faudrait sans doute, une fois la demande d’acquisition de la nationalité déposée, au moins, entre 25 et 50 ans pour qu’elle aboutisse, peut-être.
Il faut savoir qu’aujourd’hui il existe des « demis – qataris », ce sont les enfants d’une femme qatarienne qui a eu l’outrecuidance de se marier avec un étranger, même eux n’ont pas accès à la citoyenneté de leur pays. On devient qatari parce que le père est qatari et même si sa femme ou ses femmes sont étrangères. En général au Qatar on préfère se marier entre qataris, tant pis pour les problèmes de consanguinité.
Au Qatar on est obligé d’être un mercenaire actuellement
Régulièrement des débats ont lieu sur le sujet de l’acquisition de la citoyenneté qatarie. On perd son temps, il vaut mieux se concentrer sur un statut de résident de longue durée. Un expert qui réside au Qatar, s’interroge sur le développement d’une mentalité de mercenaires, pour des personnels expatriés qualifiés qui n’ont aucune possibilité de s’installer pour le long terme au Qatar.
Nous écrivions il y a peu qu’il était plus facile de devenir citoyen qatari lorsqu’on est un champion de billes au niveau international qu’un grand directeur qui construit de toute pièce un secteur économique au Qatar. En effet nous connaissons tous des sportifs qui ont acquis la nationalité qatarie en 48 heures et quelque fois ils l’ont perdue le lendemain d’une compétition sportive parce qu’ils n’avaient pas été premiers. Derrière ce trait d’humour une réflexion doit être menée par les autorités qataries de toute urgence car la situation au Qatar pourrait dans les années à venir se compliquer et que les disparités actuelles frôlent le ridicule parfois.
Déjà certains expatriés, certes rares peuvent bénéficier d’un statut de résident pour 5 ans. Mais il faut aller au-delà et prévoir une carte de séjour pour une durée bien plus longue et ouvrir de nouveaux droits pour faciliter la vie de ces migrants qui souhaitent s’installer dans ce pays. Personne ne réclame les même droits que les qataris, mais pour pouvoir avoir autre chose qu’une mentalité de mercenaire il faut s’en donner les moyens.
L’émir Tamim sait que plus il attend moins il aura de marges de manœuvres pour convaincre « ces mercenaires », de devenir des « quasis – patriotes ». Le statut permanent doit s’accompagner d’engagements politiques possibles au niveau de la commune et de l’agglomération, d’un regroupement familial, d’une liberté du culte religieux, d’une possibilité d’entreprendre. La tâche de l’émir est immense car il devra affronter « les conservateurs » qui préfèrent mourir par extinction au lieu d’ouvrir la nationalité qatarie. D’aucuns mauvaises langues indiquent que l’émir lui-même ferait parti de ces conservateurs. L’histoire nous démontrera si l’émir qui à 34 ans a aussi un esprit « jeune » et entreprenant.