En tuant 14 kurdes dans les manifestations de hier soir, le masque de la Turquie tombe. On comprend mieux le choix d’Erdogan de ne pas intervenir contre les terroristes de Daesh.
La Turquie a choisi son camp
De nombreuses manifestations ont eu lieu hier soir en Turquie pour soutenir une intervention immédiate en faveur des kurdes syriens qui défendent la ville symbole de Kobané en Syrie. En tombant, Kobané, donnera le signal d’importantes migrations de tous les kurdes de Syrie qui ne sont plus à l’abri. Et se sont un million et demi d’individus au total qui seront sur les routes. La responsabilité de la Turquie est engagée et celle de la coalition aussi.
En tuant 14 kurdes dans les manifestations de hier soir, le masque de la Turquie tombe, Erdogan a choisi son camp. On comprend mieux son choix de ne pas intervenir contre les terroristes de Daesh. Invité de France 24 hier après-midi le président du Conseil d’administration de l’Institut Kurde à Paris Kendal Nezan a dénoncé le double jeu de la Turquie. Les turcs ont les moyens de stopper les djihadistes mais ils ne le souhaitent pas car ils veulent déloger les kurdes syriens de ces territoires. Du fond de sa prison Abdullah Öcalan le dirigeant kurde du PKK a menacé la Turquie de rompre les négociations en cours, si Kobané tombait entrainant des massacres des civils et des combattants des unités de protection du peuple (YPG).
Avec ce qui s’est passé hier soir, la Turquie s’enfonce dans le chaos, par des centaines de milliers de déplacés et par la colère des kurdes. Il faut s’attendre dans les jours à venir à une confrontation entre les unités de protection du peuple (YPG) kurdes qui vont se replier de Syrie et la police et l’armée turque. La situation devrait rapidement se dégrader entre turcs et kurdes si les choses restent en l’état.