Avec la chute de Kobané (Aïn al-Arab en langue arabe), la coalition et la Turquie ont pris la décision de forcer les kurdes syriens à s’installer ailleurs. Lorsqu’on on oblige des groupes ethniques à quitter leur habitat pour s’installer ailleurs cela peut être assimilé à une épuration ethnique.
La Turquie en rêvait l’Organisation de l’Etat islamique l’a fait.
Du fonds de sa prison Abdullah Öcalan le dirigeant kurde du PKK a menacé la Turquie de rompre les négociations en cours, si Kobané tombait entrainant des massacres. Le premier ministre turc Ahmet Davutoglu, rapporte le media Le Monde, a déclaré « Nous ne voulons pas que Kobané tombe. Nous ferons tout ce que nous pourrons pour empêcher que cela ne se produise.» Qui peut croire à ces propos, sans engagements de la part de la Turquie dans les heures à venir !
En réalité la Turquie en voulant installer une zone tampon cherche à vider les territoires des deux côtés de la frontière des kurdes. Les kurdes du PKK défendent ce territoire avec les moyens du bord mais notoirement insuffisants face aux djihadistes de l’Organisation de l’Etat Islamique (OEI). Malgré leurs appels au secours ils ne voient rien venir. L’essentiel de la population autour de Kobané s’est donc réfugié en Turquie en poussant ce pays à ouvrir sa frontière.
La coalition a bien réalisé quelques frappes mais qui n’ont aucun impact sur les belligérants de l’OEI. Dans quelques heures Kobané va tomber, les combattants kurdes n’auront d’autres choix que de se réfugier au-delà de la frontière eux aussi. En abandonnant ce territoire qui était devenu leur pays, les kurdes estiment être sacrifiés. La Turquie en rêvait l’Organisation de l’Etat islamique l’a fait et la coalition, américains en tête l’ont accepté.