Le dirigeant du PSG en fait-il trop par rapport aux joueurs et étouffe-t-il Laurent Blanc ? Pendant le match Caen contre PSG le journaliste sportif Pascal Praud, sur RTL a commencé à en parler, ce n’est pas la première fois que le sujet est mis sur la table. Nasser al-Khelaifi est-il un patron de club ordinaire ?
Nasser al-Khelaifi c’est avant tout un qatari
Le PSG fait partie d’un schéma global concernant le football, mise en place par le Qatar, pour en faire à terme la base d’une industrie sportive afin de diversifier les revenus de ce pays. Les résultats du PSG sont suivis au plus haut sommet de l’état du Qatar par son émir et propriétaire du club. Le Qatar qui doit organiser la controversée Coupe du monde 2022 a besoin d’exister au niveau international dans le secteur du football et donc souhaite que le PSG brille de dix milles feux mais surtout qu’il obtienne des résultats, aussi bien en Ligue 1 en France qu’au niveau européen.
En interne le Qatar a l’équivalent de la Ligue 1 avec la Qatar Stars League, qui comprend 14 équipes dans un pays qui compte un peu plus de 2 millions d’habitants mais surtout uniquement 280 000 qataris. Le niveau global de la Qatar Stars League s’améliore chaque année notamment grâce à un apport par de joueurs étrangers souvent en fin de carrière. Le Qatar investit aussi dans tout un ensemble d’éléments collatéraux à la pratique du football. C’est une véritable filière qu’il construit, nous ne sommes donc pas là juste dans la gestion d’un club.
Lorsque le prince Tamim, devenu depuis l’émir du Qatar a confié à Nasser al-Khelaifi cette tâche, il lui a précisé que pour le Qatar les résultats du PSG à bien des égards étaient primordiaux pour son pays. Pour assoir l’autorité de Nasser al-Khelaifi en interne au Qatar il en a fait un ministre, même s’il n’a pas de portefeuille. Tout cela pour indiquer que Nasser al-Khelaifi a lui-même une forte pression et qu’il n’est pas étonnant qu’il soit fortement impliqué dans la gestion de son club. Il est certain que lorsqu’un patron de club embauche des « vedettes comme Zlatan, Cavani, Veratti, Luiz et bien d’autres » des liens très forts existent et durent dans le temps.
Il est clair que le choix par défaut de Laurent Blanc a été au départ un handicap dans sa relation avec son patron de club, mais n’oublions que Nasser al-Khelaifi est avant tout un qatari, c’est-à-dire un pragmatique. Si Laurent Blanc a des résultats, même si sa côte ne le classe pas dans les plus grands entraineurs du monde, Nasser al-Khelaifi lui en sera largement reconnaissant. Mais si, comme actuellement l’équipe du PSG « tortille des fesses » sur le terrain et ne joue qu’une mi-temps sur deux, le patron du club est inquiet et il parle aux joueurs. Pour l’instant tout cela est supporté par Laurent Blanc qui a forte à faire avec « toutes ces personnalités qui jouent aux vedettes » avec des résultats médiocres, même si l’année de la Coupe du monde laisse des traces sur les joueurs.
Il a un enjeu de taille cette année il doit gagner la Champions League, si tel n’est pas le cas Laurent Blanc aura des problèmes et Nasser al-Khelaifi des comptes à rendre. Le patron du PSG n’ira jouer au « coach » car celui-ci est destiné à être un fusible et Nasser al-Khelaifi ne souhaite pas en devenir un « de fusible ». Il sait aussi que malgré l’amitié que lui porte l’émir Tamim, celui-ci est le premier des qataris et c’est avant tout les résultats qui comptent.
En conclusion Pascal Praud à raison de s’interroger mais Nasser al-Khelaifi ne se mettra pas en danger en voulant cumuler les rôles.