Saud al-Hinzab président du Conseil Municipal Central (CMC) fait-il partie de ces hommes qui peuvent rééquilibrer le paquebot Qatar ? En demandant plus de pouvoir pour les municipalités il contribue à un partage des responsabilités qui s’avère de plus en plus nécessaire.
Le partage des responsabilités entre qataris devient urgent
Lorsque il y a quelques jours Qatar National Bank (QNB) tirait la sonnette l’alarme indiquant que le Qatar pouvait subir des goulots d’étranglements il mettait dans le mille. La centralisation de tous les pouvoirs aux mains d’un petit commando pouvait se justifier lorsque le Qatar n’avait que 720 000 habitants en 2004. En dix ans cette population a quasiment été multipliée par trois dépassant aujourd’hui les deux millions d’habitants.
Les retards pris notamment par Public Works Authority (Ashghal) sur les grands projets d’infrastructures ont valu au Qatar une demande, suivie des faits, de la part du FMI, de la constitution d’un pôle de gestion spécifique au sein du ministère des Finances qatari.
Or, au dernier Conseil Municipal Central dont le président est Saud al-Hinzab, la question de la gestion de rues locales dans les différentes municipalités du Qatar est venue à l’ordre du jour. Aujourd’hui c’est Public Works Authority (Ashghal) qui en assume la gestion et c’est loin d’être satisfaisant. Le manque de connaissance du terrain occasionne de gros déboires et accumule les retards dans la réfection de ces rues, ce qui empoisonne le quotidien des qataris et des résidents. Le Vice-président du CMC Jassim al-Malki a demandé le transfert des compétences d’Ashghal de la gestion de ces rues internes aux municipalités qataries laissant le reste à la charge du pouvoir central.
Ce qui est intéressant dans cette démarche, au-delà d’une demande qui nous semble de bons sens, c’est le partage des pouvoirs, des moyens et des responsabilités au sein de la société qatarie. Saud al-Hinzab président du Conseil Municipal Central (CMC) fait-il partie de ces hommes qui peuvent rééquilibrer le paquebot Qatar ? Il y a peu il apportait son soutien en tant que président du CMC à la création d’un souk iranien au Qatar, il ne manque pas d’initiatives.
L’émir Tamim et son premier ministre sont-ils capables d’entendre les demandes des membres du CMC qui pourraient permettre au paquebot Qatar qui tangue quelques fois de se rééquilibrer ? La réponse au sujet du partage des responsabilités en matière de voirie peut paraitre anodine mais montrera l’état d’esprit des dirigeants du Qatar envers leur population.
Photo Gulf Times : Saud al-Hinzab avec une délégation iranienne