Dans quelle galère s’embarque Thales au Qatar au moment où cet Etat met en place une loi liberticide sur la cyber sécurité et la sécurité informatique.
Thales ouvre une Chaire d’enseignement au Qatar sur la cyber sécurité et la sécurité informatique
L’annonce de la création d’une Chaire d’enseignement dans les domaines de la cyber sécurité et de la sécurité informatique entre Thales et l’Université du Qatar tombe au pire moment. Le Qatar vient d’adopter une loi sur la cybercriminalité qui met en cause le peu d’expression libre qui existait dans ce pays. Profitant de cette loi le gouvernement qatari a glissé plusieurs articles qui mettent en cause notamment les medias et les réseaux sociaux et ceux qui les utilisent en invoquant des notions telles que porter atteinte à l’« ordre général » ou aux « valeurs sociales » du Qatar.
Une alerte vient d’être lancée par Amnesty International concernant cette loi, le gouvernement qatari vient de commettre une erreur grossière dont il ne maitrise pas les conséquences.
Sur le site de la société française Thales, un communiqué de presse précise les contours de cette collaboration qui pourrait paraître profitable pour les deux parties. Parmi les nombreuses personnalités présentes au moment de la signature de cet accord se trouvait le nouvel ambassadeur de France au Qatar Éric Chevalier, pourtant bien au courant des remous qu’occasionne cette loi aussi bien au Qatar qu’au niveau international. Comment faut-il interpréter cette phrase contenu dans le communiqué de la société Thales « Cet accord contribuera également au développement du Qatar en matière de technologies de l’information et de la communication, favorisant ainsi la création d’une économie basée sur le savoir. »
Comment Thales peut imaginer une économie basée sur le savoir au Qatar ou la liberté de penser et de s’exprimer est étouffée par une partie de cette loi?
Les propos du président de Thales, Jean-Bernard Lévy sont pourtant empreints de bons sens « Thales a engagé sa démarche Ethique depuis plus d’une décennie et possède aujourd’hui un réel leadership reconnu par ses parties prenantes. Cette politique est un élément clé de la performance du Groupe car, dans notre environnement mondialisé, les clients, les actionnaires, comme l’ensemble des acteurs de la société, exigent des entreprises un comportement irréprochable. (…) »
Alors Monsieur le Président, Thales va-t-il aider le Qatar à appliquer la nouvelle loi sur la cybercriminalité ?