Un touriste ou un sportif qui visite Doha entre deux avions peut-il être concerné par une opinion négative sur le Qatar exprimée sur Twitter ou Facebook ?
Faut-il à l’avenir éviter Doha ?
C’est la question d’un de nos lecteurs qui sera en transit à Doha pendant plusieurs heures et compte visiter la ville. Voici ce qu’il nous demande « si je fais une remarque qui pourrait être considérée désobligeante sur le Qatar, en twittant alors que je visite la ville est ce que je risque quelque chose par rapport à la nouvelle loi sur la cybercriminalité ? »
Dans un premier temps, nous aurions répondu probablement NON. Car même si les réseaux sociaux qataris sont sous surveillance, il n’est pas aisé de localiser le « twitteur et puis ce n’est qu’une opinion ». Mais Amnesty International vient d’attirer notre attention sur la lecture suivante de la loi sur la cybercriminalité du Qatar : « En vertu des nouvelles dispositions, les autorités pourront interdire les sites web représentant selon elles une menace pour la « sécurité » du pays, et sanctionner toute personne qui met en ligne ou partage des contenus qui « portent atteinte » à l’« ordre général » ou aux « valeurs sociales » du Qatar – des termes dont le sens n’est pas défini dans le texte. »
Cela vient donc confirmer notre lecture de la loi qui sous le couvert de combattre la cybercriminalité limite au bon vouloir des autorités qataries l’appréciation de la liberté d’expression.
Allons plus loin imaginons un sportif qui est à Doha pour une compétition, rentré dans son hôtel il fait un commentaire sur un réseau social qui peut être mal interprété par une autorité qatarie, il risque de passer quelques temps en prison ou payer une très forte amende.
Il n’est donc plus étonnant que travailleurs, touristes ou sportifs se posent la question, à l’avenir faut-il éviter Doha ?