En perdant 3 places au Global Competitiveness Index, les observateurs constatent simplement que le Qatar marque un palier économique et social. Mais pourquoi le Qatar stagne et quelles réponses apporter.
Le Qatar reprend son souffle ?
L’analyse effectuée chaque année par le « World Economic Forum (WEF) sur 144 pays permet d’avoir quelques indicateurs fiables pour comprendre l’évolution économique, sociale et environnementale d’un pays.
Le Qatar classé 13e en 2013 perd trois places au « The Global Competitiveness report 2014–2015 » étant classé seizième. Après examen de ce volumineux travail nous considérons à Qatarinfos.net que la place du Qatar est encore surestimée tout en partageant l’essentiel du rapport.
Nous partageons le constat que le Qatar est un pays à ossature économique fiable notamment dans les secteurs des produits gaziers et ses dérivés et des hydrocarbures en général qui demeurent largement majoritaires dans ses revenus. L’évolution du secteur financier est remarquable, avec des opportunités d’investissements dans un monde en crise qui pour quelques années encore restera un « effet d’aubaine ». Mais pour tout le reste de l’économie la productivité laisse à désirer.
Une des grandes difficultés du Qatar demeure la gestion des personnels non seulement des migrants dont le monde entier suit l’amère actualité mais aussi ses propre ressortissants. Alors que le Qatar a un système scolaire de très haut niveau et investit régulièrement pour le maintenir en l’état, les enquêteurs du WEF rapportent que l’efficacité du niveau primaire de l’enseignement dispensé et du niveau tertiaire est à améliorer. Ce secteur est à l’image du Qatar, il reprend son souffle, marque un palier avant d’espérer aller plus loin.
Mais pourquoi le Qatar stagne ?
C’est un facteur totalement subjectif et donc complexe à mesurer qui vient perturber l’avancée à pas de géant du Qatar, il s’agit du manque de confiance en soi et pour l’avenir de l’essentiel de la population qatarie.
La gestion du pays par un petit commando permet d’effectuer des bonds importants pendant un certain temps, mais il faut en parallèle développer la démocratie, dans le sens du partage des responsabilités. Ce qui a sauvé le Qatar pendant ces derniers quarante ans est la tradition tribale et religieuse qui engendrent une communication interne basée sur l’écoute mais dont l’autorité ne peut être contestée sans violence. Or le Qatar est rentrée dans une mondialisation où le commando gestionnaire du pays doit être secondé par des cercles d’autorités qui descendent tout le long de la société qatarie mais qui disposent d’une autonomie acquise par l’exercice démocratique. Tel n’est pas le cas aujourd’hui.
Sur cotation du Qatar ?
Le rapport signale le manque de disponibilité de main- d’œuvre qualifiée, une réglementation du travail inadapté à un pays qui souhaite participer à la mondialisation, une inflation encore un peu forte… Mais lorsque on regarde comment les enquêteurs du WEF classent le Qatar en matière de justice, sur des simples statistiques, alors qu’en droit du travail le Qatar est complètement dépassé, on mesure la sur cotation du Qatar. De même en ce qui concerne la corruption, le Qatar est classé comme un pays où la corruption et quasi nulle, or rien que sur la problématique des réseaux mafieux concernant les visas, ils ne permettent de classer ce pays à ce niveau.
Dans tous les cas, même avec nos corrections, le Qatar serait tout de même dans le top 20 des 144 pays observés par le « World Economic Forum (WEF). Fait nouveau cette année, les Emirats Arabes Unis en se plaçant 12e à 4 places devant le Qatar vont créer une émulation qui peut être profitable à tous.