C’est une véritable interrogation, combien de temps le Qatar pourra jouer sur tous les tableaux à la fois ? Tous les jours un ou plusieurs média parlent des investissements qui aident tel ou tel pays mais aussi des amitiés avec des djihadistes. Beaucoup d’ennemis de ce pays guettent l’erreur fatale, la contradiction qui permettra enfin de le confondre.
Opportunisme plus que grand dessin
Lorsque l’émir Tamim vint en France au mois de juin de cette année en quelques heures il fit la conquête d’Hollande qui chargea plusieurs ministres ou anciens ministres de donner un coup de pouce médiatique au Qatar. Sans doute l’annonce de nouveaux investissements et un chimérique achat de Rafales permit à l’émir d’arrondir les angles. Mais que se passera-t-il si aucune commande de Rafales ne se réalise?
Un mois plus tard le media Times of Israël rapporte des propos tenus par le président sortant Peres à Ban Ki-moon concernant le Qatar « Leur financement de la terreur doit cesser ». Le Qatar affiche ostensiblement son soutien au Hamas ce qui déplait fortement à Israël. Cette aide au Hamas est pour les israéliens partiellement détournée pour dériver sur l’acquisition d’armes quise retourne contre eux.
Mais c’est un article d’un média anglais, thisismoney, qui dans sa conclusion résume ce que beaucoup pensent aujourd’hui sur le Qatar « But how it can sustain a diplomatic policy that supports both terror and invests heavily in countries that abhor it, is one of the great strategic puzzles of our time. »
Ce grand écart du Qatar que d’aucuns qualifient aussi de double langage a ses limites. Beaucoup d’ennemis de ce pays guettent l’erreur fatale, la contradiction qui permettra enfin de le confondre. Une nouvelle politique étrangère était attendue de la part de l’émir Tamim, mais un an plus tard les bonnes vieilles habitudes reviennent, le Qatar est bien présent dans de nombreux dossiers au Moyen Orient et en Afrique. L’actualité irakienne peut être un danger pour le Qatar, il est très attendu sur son positionnement concernant « l’Etat islamique » une chose est de soutenir le probable nouveau premier ministre de l’Irak Haïdar al-Abadi, une autre est de condamner et de mettre les moyens pour arrêter l’horrible combat que mènent les terroristes de l’Etat islamique. Les semaines à venir vont permettre d’y voir plus clair dans le brouillard qatari.