Quel bilan le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu fera de son intervention à Gaza ? Alors que déjà les projecteurs éclairent une autre partie du Moyen Orient. Il se retrouve avec le Hamas qui revendique alors que ce n’était pas prévu et l’ONU qui veut lui coller sur le dos la marque infamante des crimes de guerres.
Le fait médiatique devient exorbitant dans une guerre moderne
Benjamin Netanyahu a atteint en grande partie deux de ses premiers objectifs, diminuer fortement le nombre et la production des roquettes dans l’arsenal du Hamas et de ses alliés et détruire assez de tunnels pour les rendre plus difficile à utiliser. Le troisième objectif était de diminuer ou détruire l’essentiel du Hamas et retourner la population contre lui. Non seulement cet objectif-là n’est pas atteint mais si Israël ouvre même d’une manière limité le blocus de Gaza le Hamas criera victoire. Ceci rend les négociations de fin de conflit extrêmement difficile. On pourrait bien se retrouver simplement avec une trêve qui dure « un certain temps », jusqu’à la prochaine confrontation. Quant aux crimes de guerres dès le premier jour de son intervention, Tsahal l’armée israélienne n’a eu cesse de dire que le Hamas se servait du peuple de Gaza comme bouclier. Cela suffira-t-il à convaincre la commission de l’ONU qui enquête, ce n’est pas certain ?
L’autre phase de la guerre, la bataille médiatique, Benjamin Netanyahu lorsqu’il en fera le bilan, constatera que dans son pays il aura renforcé pour quelques temps son autorité mais sur la scène internationale son image et celle d’Israël ont été mise à mal. Pendant un mois matin, midi et soir, toutes les chaines du monde ont montré le résultat des frappes israéliennes sur la population de Gaza. Avec les chaînes d’informations en continu c’est tout le long de la journée que les téléspectateurs sont témoins de ce que beaucoup ont appelé « le massacre ». Il sera complexe pour Israël de faire oublier ces images horribles des morts de Gaza mais aussi des quartiers entièrement détruits. Au-delà des morts et des blessés qui marquent dans la chair, la destruction d’une ou plusieurs habitations frappent aussi le téléspectateur qui assimile cela à la destruction de sa propre habitation. C’est un point à ne pas négliger car le fait médiatique devient exorbitant dans une guerre moderne.
Mais déjà les projecteurs éclairent une autre partie du Moyen Orient laissant la population de Gaza et Israël à leur triste sort. La solution ne peut être que politique car faire une guerre en « live » est dévastatrice pour toutes les parties du conflit.