Le premier ministre israélien est à la manœuvre mais que veut-il exactement ?
Après les menaces d’une poursuite de l’intervention, la trêve.
Celui qui est capable de dire ce que veut le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu est très fort. En moins de 48 heures il a annoncé la poursuite de l’intervention et il finit par accepter la proposition de l’Egypte qu’ils avaient préparée ensemble, une trêve de 72 heures sans doute reconductible. Dans les images que Tsahal, l’armée israélienne, a fait circuler, on voit des chars quittant la bande de Gaza et des soldats satisfaits du devoir accompli. Soigneusement mises en scène, ces images ont pour objectifs de terminer cette première étape sur une vision positive d’hommes rentrant en Israël. Si certains chars remontent au nord d’Israël la plupart sont sur la frontière en position défensive. Il a fallu 2h30 ce matin pour que l’ensemble de l’opération terrestre israélienne retourne chez elle, cela montre bien la petitesse du territoire.
Sans doute le nombre de bavures grandissantes notamment les frappes sur les écoles de l’ONU ainsi que les propos et les actes de certains responsables internationaux ont poussé l’imprévisible Netanyahu à engranger ce premier résultat. C’est aussi une façon de donner une petite chance à son allié de circonstance l’Egypte qui veut apparaitre sur la scène internationale comme un « médiateur sérieux » alors qu’il n’a plus aucune crédibilité dans le monde arabe. Mais si par une incroyable chance quelques avancées venaient à avoir lieu l’Egypte et son nouveau dirigeant al-Sissi mis en place par les américains et saoudiens en sortirait gagnant.
Et maintenant que va-t-il se passer ?
Cet après-midi, comme le dit l’article de RFI, la trêve à l’air de tenir, mais chacun retient son souffle et se dit qu’il faut marquer les étapes une par une. Le retrait de la partie terrestre de l’armée israélienne est un signal fort donné à ceux qui ont la charge de perpétrer le cessez-le-feu mais surtout de revenir au fondamentaux du conflit. Car si la capacité de nuisance dans l’immédiat du Hamas et ses alliés de la bande de Gaza est diminuée, rien n’est réglé, au contraire le Hamas ressort politiquement renforcé de cette « guerre ». Une intervention qui se solde pour l’instant par un lourd bilan avec la mort de plus de 1850 palestiniens et environ 10 000 blessés. Le nombre de maisons ainsi que des édifices publics détruits par Tsahal est impressionnant. Si cette trêve venait à durer les négociateurs auraient fort à faire pour trouver une solution qui devraient bien évidemment concerner Gaza mais aussi globalement toute la Palestine. D’une manière ou d’une autre l’Autorité Palestinienne doit revenir dans les discussions-négociations ce qui fait dire à certains experts qu’il y a quelques semaines le gouvernement d’entente avec un Hamas affaibli n’avait pas permis d’entamer des discussions avec Israël or aujourd’hui le Hamas sera plus fort. En plus d’être imprévisible Netanyahu est incompréhensible.