Le manque de réalisme des négociateurs et un bilan qui s’alourdit pour les deux camps rend impossible un cessez-le feu dans la bande de Gaza. Obama doit prendre une initiative forte rapidement.
Benjamin Netanyahu prisonnier du nombre de morts israéliens
Plus le temps passe moins le premier ministre israélien aura de marge. Il va devoir affronter ses opposants classiques qui ne voulaient pas de cette guerre dont le nombre devrait grandir, ses extrémistes « les durs » qui l’incitent à défaire ce qu’Ariel Sharon avait fait, « il faut réoccuper Gaza disent-ils », et l’opinion internationale.
Cette opinion internationale qui rêve à l’image de l’ONU d’un cessez-le feu mais commence à comprendre que le pire est à venir. C’est ainsi que l’Egypte s’inquiète, rapporte Libération, «L’Egypte condamne l’usage excessif de la force par la partie israélienne contre les civils», dans la bande de Gaza, a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Toujours dans Libération Dilma Roussef la présidente du Brésil déclare «Ce qui se passe à Gaza est quelque chose de dangereux. Je ne pense pas que ce soit un génocide mais je pense que c’est un massacre (…) Il s’agit d’une action disproportionnée».
Le drame de cette histoire, on commence à le percevoir, ce fut le manque de réalisme des négociateurs.
L’impossible cessez-le feu
En faisant avancer l’Egypte comme primo médiateur, Netanyahu à pipé le jeu, la réponse fut immédiate, le Qatar et la Turquie se portant au secours du Hamas proposent à leur tour une solution inacceptable pour Israël. Obama voyant l’affaire tourner au vinaigre envoi John Kerry toute une semaine au Moyen Orient. Celui-ci voulant contenter tout le monde et essayant de remettre au centre de la négociation l’Autorité Palestinienne, perd le peu de crédibilité qu’il lui restait, la rencontre de Paris achève de le discréditer. Il rentre aux USA et Obama pique une colère pour exiger une cessez-le-feu immédiat et sans conditions. Mais qui a peur des colères d’Obama, plus personne. Kerry déçu et amer se tirant une dernière balle dans le pied, réclame le désarmement de toutes les Brigades et groupuscules sur la bande de Gaza. C’est ce que j’appelle le manque de réalisme.
Il est urgent de reprendre la négociation depuis le départ et considérer que pour arriver à un accord il faudra être au moins deux, Israël et Hamas et ses alliés de la bande de Gaza.
Netanyahu a besoin de détruire un maximum de tunnels et de roquettes et avoir quelques années de paix, le Hamas a besoin d’avoir quelques revendications satisfaites notamment sur le blocus et les prisonniers. Tout accord doit obligatoirement régler ces points et prévoir une évolution des rapports des belligérants et du voisinage. Il est urgent de faire simple et compréhensible par tous. Obama peut reprendre en main le cours de l’histoire mais une initiative « forte » doit être prise par lui. Le temps lui est compté car devant le nombre de morts palestiniens et israéliens si un accord sérieux et sincère n’est pas trouvé dans les 10 jours on restera dans l’état actuel d’un impossible accord et le Moyen Orient explosera.