Le Qatar a un destin, favoriser l’islam politique, il ne peut pas être une pâle copie de l’Arabie saoudite ou des Emirats Arabes Unis. Il doit être le lien, la passerelle entre l’Orient et l’Occident, à l’image de son émir actuel, Tamim Al Thani.
Le Qatar doit favoriser le chaudron intellectuel et continuer à marquer sa différence.
Le Qatar n’est pas un simple « Emirat » soluble dans les Emirats Arabes Unis ou une province de l’Arabie saoudite. Le clan Al-Thani en bâtissant de toute pièce depuis 200 ans cet état, en utilisant quelques racines ancestrales, cherchait tout en marchant un sens, une destination intellectuelle. En 1995 le septième émir, Hamad Al-Thani, eu l’éclairage de ce destin, favoriser l’avènement d’un Islam politique. Le débat n’est pas nouveau mais il fallait un champion, l’émir Hamad. Le choix est simple se dit-il, l’immobilisme ou le voyage dans le futur.
Favoriser un « chaudron intellectuel » dans le Moyen Orient, monde où pour certains tout est dit pour toujours, déclenche les foudres des détenteurs de cette vérité divine. Hamad chercha des alliés, les Frères Musulmans, capable de conduire une réflexion au sein du monde islamique. Certes cette première étape n’est pas concluante, comme le dit Samir Amin « Cet Islam politique qui est farouchement réactionnaire sur tous les plans n’est pas soluble dans la démocratie »…
L’échec des Frères Musulmans est une étape qui les oblige à un « aggiornamento », l’émir Hamad laisse la place à un nouveau champion, son fils Tamim qui non seulement n’entend pas renier l’héritage mais le continuer avec force. Le Qatar doit se trouver à égale distance entre ses proches voisins et le reste du monde, c’est une position complexe et inconfortable mais le « Amiri Diwan » est capable de supporter cette situation. Le Qatar a un destin, favoriser l’avènement d’un l’islam politique et pour cela il continuera à alimenter le « chaudron intellectuel » du Moyen Orient.