Le droit du travail au Qatar sous le règne Tamim

Le monde entier connait le Qatar pour ses problèmes de gestion du personnel. Que s’est-il passé cette dernière année.

Une polémique qui devrait durer

Depuis quelques années de timides progrès ont lieu dans le monde du travail au Qatar. Mais avant que le Qatar soit sous les feux des projecteurs de la Coupe de football 2022 peu de personnes en parlaient. Cette dernière année la polémique devenait quotidienne obligeant les autorités qataries à prendre position. Quelques semaines avant la prise de pouvoir de l’émir Tamim, Dario Cadavid haut responsable de l’organisation de la coupe du monde au Qatar déclarait « la sécurité des travailleurs est d’une importance primordiale», il était entouré de représentants de plusieurs ministères.  Il annonçait la création de la charte des droits des travailleurs migrants. En quelques heures la Confédération Syndicale Internationale indiquait que ce texte ne changerait rien à la vie des travailleurs migrants du Qatar. Force est de constater que malheureusement cette organisation syndicale avait raison.

Pendant des mois The Guardian d’abord et puis d’autres médias mettaient en exergue le nombre de blessés et de morts sur les chantiers de Doha et des environs. Les travaux de mise à niveau des infrastructures qataries emploient des migrants faiblement formés, vivant dans des conditions quelques fois inhumaines et sujets à des conditions de travail telles que le nombre de décès devenait  insupportable. Une première réponse officielle est apportée par la publication, en mars 2014 d’une nouvelle Charte en 50 pages “Workers’ Welfare Standards” qui en dix thèmes évoque les problèmes en cours pour les travailleurs migrants, ceci n’aura aucun impact sur le quotidien des salariés.

Enfin devant la pression internationale sans cesse grandissante en mai 2014 une grande communication sous forme de conférence de presse annonce d’importantes modifications de la législation du travail. Alors que certains ici où là se félicitent de ces modifications à venir, dans la réalité rien ne bouge pour les travailleurs. Le Ministère du travail qatari est incapable de prendre la moindre décision, récemment il n’a pas su gérer l’arrivée de fortes chaleurs un mois avant l’adaptation des horaires prévues par la loi. Ce n’est même pas une épine dans le pied de l’émir Tamim c’est un véritable poison pour son pays car la polémique ne cesse d’enfler. Sur le fond, malgré les discours positifs des autorités qataries, rares sont les personnes qui croient à une volonté réelle de modifier les points clés du droit du travail qui posent problèmes comme le Kafala, la sortie du territoire sans l’accord de l’employeur,  des conditions de logement digne d’un être humain ainsi que le paiement des salaires. Certains membres de la FIFA qui cherchent prétexte pour faire revoter sur la Coupe 2022 ont ici une possibilité de polémique qui devrait durer.

Tous les grand organismes internationaux en appellent à la reforme après avoir audité les lois actuelles du Qatar. L’émir Tamim ne pourra pas continuer à jouer le spectateur sans en être personnellement atteint puisque n’ayant pas de fusible, in fine tout lui retombe dessus.

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