Voilà plus d’un mois que des modifications de la législation du travail ont été annoncées et pourtant rien n’arrive. A quoi joue le Qatar ?
Dire n’est pas faire
En avril 2013, Dario Cadavid haut responsable de l’organisation de la coupe du monde au Qatar déclarait « la sécurité des travailleurs est d’une importance primordiale», il était entouré de représentants de plusieurs ministères. Il annonçait la création de la charte des droits des travailleurs migrants. Cette charte devait tout régler, à ce jour rien n’a bougé.
Mars 2014 une nouvelle Charte en 50 pages “Workers’ Welfare Standards” qui en dix thèmes évoque les problèmes en cours pour les travailleurs migrants, à ce jour rien n’a bougé.
Mai 2014, une grande communication sous forme de conférence de presse portant sur des modifications de la législation du travail, plus d’un mois plus tard, rien n’a bougé. Mieux encore, dans les instances internationales on se félicite des intentions du Qatar comme si tout était en cours.
Combien de temps encore le Qatar pourra dire et ne pas faire ce qu’il annonce publiquement ? Quelle crédibilité, peuvent avoir les dirigeants de ce pays lorsque en permanence ils renient « leur parole » ? Ce n’est pas seulement en matière de droit du travail qu’ils emploient un double langage, les pays voisins lui reprochent son manque d’engagement concernant un document établi entre eux fin 2013 sur la sécurité dans le Golfe. Alors il ne faut pas s’étonner que lorsque les autorités qataries « crient haut et fort » qu’il n’y a pas de corruption concernant l’octroi de la Coupe 2022, personne ne les croient.
Aujourd’hui, même un fait qui est vrai a du mal à être crédible, le double langage à ses limites et il finira par perdre le Qatar.