Le sénateur habitué des pays du Golfe n’est pas tendre envers ceux qui s’en prennent au Qatar. Lors d’une visite à Doha il n’hésite pas à dire que certains font la promotion de la haine envers le Qatar. Mais les qataris connaissent les fables de La Fontaine.
Il est plus facile de « taper » sur ses concitoyens que dire certaines vérités
En voyage pour renforcer les relations bilatérales entre les pays du Golfe et la France, le sénateur Philippe Marini s’est arrêté à Doha. Le sénateur souligne, lors d’un échange avec la presse, que la rencontre avec les personnalités qatariennes a été « chaleureuse et fructueuse ». Les deux autres sénateurs qui l’accompagnaient, Alain Houpert et Bariza Khiari ont salué les remarquables progrès économiques et architecturaux du Qatar. Tout se passait bien dans le meilleur des mondes jusqu’au moment où ce cher sénateur Marini s’en est pris à ceux qui dispensent des messages négatifs sur le Qatar. Il n’hésite pas à déclarer que « certains font promotion de la haine notamment les gens d’extrême droite ».
C’est aller un peu vite en besogne, car malheureusement en général en France l’opinion sur le Qatar s’est largement dégradée. Et vouloir résumer de la sorte est contraire à la réalité. Il est plus facile de « taper » sur ses concitoyens que dire certaines vérités. La prudence sur terre étrangère aurait voulu une réponse plus diplomatique. C’est le type même de propos qui depuis la France est très mal perçu et fait le lit des partis de l’extrême. On pourrait croire au Qatar que la France est passée aux mains de l’extrême.
Il y a des différences importantes entre le Qatar et la France notamment sur le sort des travailleurs migrants, des droits de l’homme, des droits politiques et sociaux… Il ne faut oublier les problèmes des 4 français retenus malgré eux au Qatar dont un, Jean pierre Marongiu, est encore en prison. Le Qatar est un pays jeune, il reste beaucoup à faire.
Heureusement qu’en France les exploits de Marini au Qatar sont peu connus car il n’est pas certain que beaucoup de français apprécient ces remarques désobligeantes tenues en plus à l’étranger par un représentant du peuple français. Les qataris quant à eux connaissent bien les fables de La Fontaine et ils affectionnent celle du Renard et du Corbeau.
« Le Renard s’en saisit, et dit : «Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l’écoute :
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute.»
Le Corbeau, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus. »