Le Qatar ne plus attendre pour s’armer, s’ouvrir et réformer.
Il y va de l’avenir du Qatar
Ceux qui ont « débarqué » l’équipe de l’émir Hamad en juin 2013 ont surtout condamné sa politique étrangère déstabilisatrice. En aucun cas « ils » n’ont voulu freiner ce que le Qatar doit accomplir « demain matin », s’armer, s’ouvrir et réformer.
S’armer car ce fut là sans doute la plus grande erreur de l’émir Hamad et de son premier ministre HBJ. En se mettant totalement sous couvert du parapluie américain de la base d’al-Udeïd, les autorités qataries n’ont pas assuré à leur pays sa totale indépendance. L’émir Tamim entouré de nombreux ministres à formation militaire est en train d’y remédier mais il perd trop de temps.
La politique étrangère du Qatar est en voie de passer de la notion de déstabilisation pour mettre en place des « alliés » potentiels, à celle d’intervention sur des secteurs clés comme la finance, santé, éducation, industriel, infrastructures… Le Qatar doit admettre pendant quelques décennies qu’il ne va pas diriger « le monde » mais y participer. S’il ne peut céder un pouce de son autorité à ses voisins qui brandissent des sabres en bois, il doit apprendre l’art de la négociation positive, admettre que ses voisins doivent aussi avoir leur part du gâteau.
Reformer, pour que les 87 % de population, les expatriés avec leur familles qui participent à l’économie du pays puissent se sentir respectés. Les lois doivent leur garantir la dignité qui passe par le paiement d’un salaire décent, un logement digne d’un être humain, des conditions de travail qui ne mettent pas en danger leur vie et une représentation syndicale pour organiser leurs demandes.
Cette réforme doit permettre aux jeunes qataris d’’être accueillis dans le monde du travail non pas comme des assistés mais comme des responsables en qui le pays à confiance. L’initiative « Teach For Qatar » mise en place par Hind al-Thani va dans ce sens.
La réforme des institutions représentatives des citoyens qataris avec les élections législatives qui ne cessent d’être reportées. Un conseil municipal pour la ville de Doha, véritable poumon du Qatar, qui ait des pouvoirs réels pour donner une âme à cette ville…
La réforme d’une justice, issue du moyen âge, à qui on n’a pas donné les moyens d’être indépendante, moderne et équitable. La libération immédiate des prisonniers politiques et économiques, emprisonnements inacceptables pour un pays qui veut sortir de l’obscurantisme…
La réforme économique qui doit produire le rééquilibrage entre les revenus issus de gaz et ses dérivés et le développement de secteurs de services, industriels….
La place de la femme dans la société, la Coupe du monde 2022, le développement durable …
Il y a tant à faire que le Qatar ne peut attendre, il y va de son avenir.