Le vent du désert souffle en Rafales sur les destins brisés…
De notre correspondant au Qatar, un lendemain d’annonce de changements majeurs.
Je t’envoute et tu disparais
Chaque chose a un nom: si je vois un chat et qu’il fait “miaou”, je dis “C’est un chat”; si je vois un chat et qu’il fait “Ouah, Ouah!”, je flaire un défaut flagrant.
Il est donc grand temps d’aider nos politiques et décideurs à rétablir les appellations véritables, car chez eux, l’image semble être perçue bien différemment : si l’âne bêle et si le canard barrit, c’est apparemment entièrement normal.
Ce système, fabriqué sur mesure, a pour but de faire paraitre le vrai comme étant le faux et vice-versa, par une langue de bois très chargée plus divers accessoires et artifices.
On pourrait l’appeler méthode du Cobra hypnotiseur ou encore méthode Houdini-Copperfield : « je t’envoûte et tu disparais ».
C’est ainsi que pour faciliter l’implémentation au Qatar de certaines activités (apparemment lucratives) :
- On escamote les rapports des Nations Unies, Human Rights Watch, Amnesty et autres concernant les conditions des travailleurs expatriés dans ce pays.
- On déforme les drames vécus par nos concitoyens arbitrairement emprisonnés ou abusivement interdit de circuler, jusqu’à ce qu’ils deviennent plus petits qu’un caillou dans la chaussure.
- On dit que tout va très bien Madame la Marquise.
- On décore de hautes distinctions des membres importants du pays.
Malheureusement, ce monde merveilleux n’est qu’un leurre qui dissimule la réalité de la souffrance et de la maltraitance de milliers d’êtres humains expatriés dans ce désert dans l’espoir d’y améliorer leur vie et celle de leur famille.
On déclare que la kafala et autres vont être modifiés, supprimés, aménagés, mais on ne sait ni quand ni comment. Un peu de brouillard supplémentaire sur la scène des illusions perdues.
Il est donc urgent de lancer un appel à nos élites : Mesdames et Messieurs, s’il vous sied actuellement d’ignorer les grandes douleurs, physique/morales pour une raison ou pour une autre, c’est au détriment des droits de l’homme et au détriment de ceux qui souffrent de votre tacite approbation. Ouvrez donc les yeux et faites les ouvrir, afin que la dignité de tout un chacun renaisse.
Bernard-Louis Laporan