Au propre comme au figuré.
La gestion du temps devient complexe au Qatar
L’émir Tamim vient juste de renouer timidement avec ses voisins que deux rapports internationaux s’en prennent au Qatar pour mauvais traitement aux salariés expatriés.
La température monte au propre comme au figuré car nous rentrons dans la période la plus chaude de l’année au Qatar. Pendant plusieurs mois les températures vont dépasser les 40 degrés pour atteindre parfois 50. Les conditions de vie et de travail vont à nouveau revenir au-devant de la scène car cette période est désastreuse pour la santé des salariés qui travaillent sur les chantiers. L’an passé même des jeunes travailleurs n’ont pu résister, souvent par manque d’un vrai repos rafraichissant, capable de reconstituer les forces pour le lendemain.
Deux rapports, l’un par Amnesty International concernant les expatriés « domestiques » et l’autre du rapporteur de l’ONU François Crépeau sur les droits de l’homme montrent l’immense tache qu’il reste à réaliser. Ce qui est frappant dans les deux documents est le manque de respect de l’être humain qui ne devient qu’un produit que l’on jette lorsqu’on l’a utilisé et usé. L’écart se creuse entre les propos des autorités qataries qui parlent d’évolutions mesurées, alors que des réformes profondes sont attendues. La mauvaise gestion du « temps » par les plus hauts responsables du pays est suicidaire. Il ne sert à rien de reculer le moment où les décisions doivent être prises comme la suppression du système kafala, la signature et l’application de Conventions Internationales…
En voulant faire des bonds de plusieurs centaines d’années, pour exister au niveau mondial, le Qatar ne peut prétendre réformer à la vitesse de l’histoire habituelle. Le discours du patronat qatari par exemple sur « l’éxit permit » (visa pour quitter librement le pays) , la peur que les expatriés ne restent pas au Qatar, montre le côté puéril de leur réflexion. Ils s’isolent dans leurs tours, déconnectés du monde économique international, oubliant toutes leurs valeurs traditionnelles, condamnant le Qatar à s’effondrer à terme comme un château de sable usé par le temps.
Photo : L’espoir d’être quelqu’un