4 hommes et un Qatar, du rêve au cauchemar. L’explication synthétique des 4 affaires.
L’affaire Morello
Juste avant son embauche au Qatar, Stéphane Morello était entraineur de football à Romorantin.
Le média francetvsport résume les déboires de Morello ainsi : Recruté par le Al Shahaniya Sport Club, avec pour parrain le Comité national olympique du Qatar, présidé par le cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, M. Morello a été payé de l’été 2007 à l’été 2008. C’est alors que son contrat, selon son avocat, a été unilatéralement rompu, et il n’a plus été payé… Stéphane Morello se voit interdire de quitter le pays. Sans visa de sortie et privé de ressources, il se retrouve alors sous pression du CNO qui lui réclame 250.000 euros en compensation du logement qu’il lui avait fourni par contrat. Après avoir dans un premier temps porté plainte au Qatar pour des salaires non versés, il lui avait été demandé de retirer sa plainte pour pouvoir obtenir un visa de sortie.
Il le fera et reste encore au Qatar après avoir obtenu son visa de sortie le 31 octobre 2013. En effet il souhaite terminer l’année scolaire pour lui, puisque il a retrouvé un travail d’enseignant, et pour ses enfants.
L’affaire Bélounis
Le média jeuneafrique.com relate les difficultés de Zahir Bélounis au Qatar.
L’ancien milieu de terrain de Noisy-le-Sec, de l’Île Rousse et de Saint-Lô, passé par la Malaisie (Melaka TMFC) et la Suisse (la Tour-Le Pâquier) refuse de signer un document du club d’Al-Jaish, qui lui doit vingt-et-un mois de salaire. Le joueur, actuellement sans ressources, a décidé de porter l’affaire devant la justice qatarie.
Il avait signé en 2007 avec le club Al-Jaish et pendant quelques temps tout c’est bien passé. Selon LemondeLemonde « En 2010, il obtient même le droit de représenter le Qatar lors de la Coupe du monde militaire, au Brésil. Mais la même année, la situation professionnelle de ce père de deux enfants se complique : son club, qui a recruté d’autres étrangers, souhaite se séparer de lui. S’ensuit une période de prêt, avant que le joueur revienne à Al-Jaish. La situation, qui ressemble à celle de nombreux clubs européens, va alors prendre une tournure particulière. M. Belounis assure n’être plus payé.
Il faudra de longs mois de tractations pour qu’enfin il puisse obtenir le visa de sortie du Qatar fin novembre 2013, mais auparavant il aura signé un document renonçant à ses biens. L’ambassade de France au Qatar comme pour Morello lui tenait le stylo.
L’affaire Awartany
C‘est en 2009 que Nasser Awartany s’installe au Qatar. Il a connu en Espagne celui qui sera son sponsor au Qatar, il s’agit de Mansoor bin Jassem Al Thani. Ils créent ensemble une entreprise d’ameublement et de décoration d’intérieur, ouvrent à Doha une usine de meubles ainsi qu’un showroom de cuisines. Ces affaires vivotent mais ne décollent pas. Mais une autre affaire va engendre un véritable cauchemar. Mansoor bin Jassem Al Thani possède un bien immobilier et Nasser lui en achète la moitié, lorsque fin 2012 il demande à son associé de pouvoir vendre sa part celui-ci lui annonce qu’il n’a jamais réellement possédé la moitié du bien immobilier. Nasser tente une conciliation mais rien n’y fait. Sur les conseils de l’ambassade de France au Qatar il saisit la justice, ce qui est une véritable aventure. En attendant en mesure de représailles son sponsor, Mansour, lui refuse la sortie du territoire du Qatar. Il faudra de longs mois de tractations pour qu’enfin il puisse obtenir le visa de sortie du Qatar fin décembre 2013, mais auparavant il aura signé un document renonçant à ses biens. L’ambassade de France au Qatar lui tenait le stylo.
Plus d’infos par l’Express
L’affaire Marongiu
Laissons Jean Pierre Marongiu nous présenter son affaire, nous sommes le 5 octobre 2013, il nous fait parvenir ce message.
« Bonjour, Je suis Jean-Pierre Marongiu, un citoyen français emprisonné au Qatar pour avoir été trop « efficace » et j’en suis à mon quatrième jour de grève de la faim. Je prends un café le matin pour faire fonctionner les fluides cérébraux mais c’est la seule substance que j’absorbe ».
« La loi scélérate du sponsorship au Qatar a permis à mon « maitre » de me déposséder de ma société et des profits ayant été générés par celle-ci. Je tiens à préciser que je n’ai jamais émis de chèques sans provision et que si les chèques qui ont été rejetés par la banque sont la raison de mon incarcération, c’est parce que mon sponsor a vidé les comptes bancaires volontairement pour créer cette situation ».
« Je rappelle ceci non pas pour apitoyer qui que ce soit mais pour que les services diplomatiques français ne s’abritent pas derrière les difficultés « personnelles d’un français », comme cela m’a été dit par la Consule mais bien que c’est le fait d’un système étatique féodal qui prive de liberté et de ses droits fondamentaux un ressortissant français ; il s’agit d’une affaire d’état malgré les efforts et les mensonges du Quai d’Orsay pour faire croire le contraire. »
Après avoir invoqué Hollande et tous ses saints l’otage économique Marongiu est toujours en prison. Isabelle Marongiu sa femme, accompagnée d’une partie de sa famille et de Maitre MONNERET son avocat ont remis une demande de grâce à l’ambassadeur du Qatar en France Mishaal al-Thani.
Nous avons été plusieurs à le supplier d’arrêter sa grève de la faim, chose faite. Dans l’attente de sa prochaine libération, il vient d’écrire deux livres qui vont paraître début mai 2014 et il améliore le sort de ses codétenus car il vient de créer une sorte de cantine dans la prison qui en manquait cruellement.