Je me disais bien que ce nom me disait quelque chose, Yousuf Ahmed Al Zaman. Par deux fois au moins son nom apparaît dans des affaires concernant des français au Qatar, l’affaire Yves-Marie Pendeliau et l’affaire Nasser Awartany. C’est lui qui les a empêchés de quitter le territoire. La justice française devrait se pencher sur ses relations avec l’environnement juridique autour de l’ambassade de France au Qatar.
Travel bans ou l’interdiction de quitter le Qatar
Dans leur livre Christian Chesnot et Georges Malbrunot « Qatar les secrets du coffre-fort », parlent d’un français bloqué au Qatar pendant 526 jours.
Le 3 avril 2011, Yves-Marie Pendeliau se présente à l’aéroport de Doha pour rentrer en France. Sa famille, qui vient d’Indonésie, l’attend dans la zone de transit. Au contrôle des passeports, on l’informe qu’il n’est pas autorisé à quitter le territoire du Qatar. Il découvre avec stupéfaction que son nom figure sur la liste des « travel bans », des interdictions de sorties de territoire. Impuissant, il doit laisser sa famille regagner la France sans pouvoir la voir. Lui est désormais bloqué dans l’émirat. Il contacte l’ambassade de France, fait appel à des avocats locaux et français, multiplie les courriers aux autorités de Paris et de Doha…
Interrogé ce matin par téléphone, Yves-Marie Pendeliau qui est encore au Qatar, dit s’être débrouillé seul avec les autorités qataries. Aujourd’hui il peut quitter librement le territoire. Cette affaire lui coûtera plusieurs dizaines de milliers d’euros, repose en bonne partie sur des factures imaginaires liées à la location d’un appartement. Dans la discussion deux noms apparaissent régulièrement, celui qui a déposé le travel bans Yousuf Ahmed Al Zaman et un français qui se fait passer pour un avocat, plus tard conseiller juridique « Faupin » conseillé par l’ambassade de France au Qatar…
Lors d’une communication récente avec M. Al Awartany, autre français détenu au Qatar contre son gré qui a pu quitter ce pays fin 2013, il m’avait à plusieurs reprises cité le nom de cet avocat qatari Yousuf Ahmed Al Zaman. Il me disait que cet avocat avait exigé 200 000 euros au nom de Mansour bin Jassem Al Thani associé et sponsor de M. Al Awartany pour lever le « travel bans ». Heureusement M. Al Awartany avait tenu bon et pu quitter le territoire qatari en se faisant spolier de tous ses biens au Qatar. Pourtant avec Mansour bin Jassem Al Thani tout avait si bien commencé (photo lors d’un séjour en Espagne).
L’information judicaire suite aux plaintes déposées par M. Belounis et M Awartany tireront au clair, je l’espère, la vérité de ce marigot qui sent mauvais. Le fait que maitre Berton (affaire Cassez au Mexique) soit le défenseur des deux français et peut être bientôt d’un troisième M. Morello qui s’apprête à déposer plainte, nous en parlerons prochainement, donne la garantie d’une suite puisque c’est un avocat qui ne lâche pas ses clients.
Concernant M. Yousuf Ahmed Al Zaman dont nous parlions dans un précédent article sur le système du Kafala, on comprend mieux de quel côté il est. Il est le défenseur des sponsors contre les expatriés. On peut s’interroger même si sa spécialité n’est pas devenue, de « se payer » les français ?
L’émir Tamim et le procureur général du Qatar Ali Ben Fetais Al Marri feraient bien de déminer ces affaires et de remettre de l’ordre avant que tout cela ne produise des dégâts importants. Et les affaires étrangères françaises de conduire une enquête sérieuse autour « des vautours » qui exploitent les français en difficultés et qui sont dans l’environnement de l’ambassade de France au Qatar. Et ne pas oublier le quatrième français qui croupit en prison alors qu’il est innocent, Jean Pierre Marongiu.