Les affaires étrangères françaises, en charge du devoir de protection et de sécurité, ne sont aptes, ni a protéger nos concitoyens ni a assurer leur sécurité à l’étranger. Et pourtant ils prétendent le contraire.
Le mirage de la protection et de la sécurité des français de l’étranger
Notre diplomatie française est composée de diplomates et de commerciaux dont les actions possibles sont des négociations et tractations diplomatiques diverses. Ce type d’actions est inutile, voire néfaste dans la plupart des cas, car jamais les autorités légales locales ne sont impliquées et ne peuvent pas l’être et aussi car les cours de justice ne sont pas des lieux de transactions.
D’autres parts les affaires étrangères sont totalement impuissantes dans les cas de français en difficultés judiciaires/juridiques a l’étranger puisqu’elles n’y ont, ni légitimité, ni compétence, ni autorité. Cela conduit, entre autres, a des ingérences diplomatiques, non pas dans le cours de la justice, mais dans les affaires des français en difficultés afin qu’ils se soumettent discrètement aux exigences locales, et à des comportements de justification par dénigrement de concitoyens dans des articles de journaux ou points de presse, comme dans les échantillons suivants :
A – JSL du 13 octobre 2012, déclaration de Monsieur Philippe Lalliot:
« Le Quai d’Orsay indique que la réalité est la suivante : En juillet 2011, Yves Pendeliau a eu un différend privé avec son propriétaire pour non-paiement de charges locatives. Il s’est vu notifier une interdiction de sortie du territoire qatarien du fait de ce contentieux.
L’Ambassade de France au Qatar et le ministère des Affaires étrangères à Paris se sont immédiatement mobilisés pour mettre en œuvre la protection consulaire à l’égard de notre compatriote. M. Pendeliau a bénéficié dès le mois de juillet 2011 des services de l’avocat-conseil de l’ambassade. »
Note concernant celui qui est appelé avocat de l’ambassade : ce français n’est avocat ni au Qatar, ni en France. C’est donc une fausse appellation.
B – Point de presse du Quai D’Orsay :
7. Qatar – Rétention de ressortissants français – Réponse de la ministre déléguée chargée des Français de l’étranger, Mme Hélène Conway-Mouret, à une question au Sénat (Paris, 19/11/2013) :
« M. Marongiu, en revanche, est détenu après une condamnation pénale. Les conventions internationales nous interdisent de nous immiscer dans les affaires pénales qatariennes. Notre consulat a toutefois proposé de lui rendre visite, et l’ambassade a veillé à ce qu’il dispose d’un avocat. Il a obtenu à titre exceptionnel du procureur général du Qatar un avocat commis d’office pour l’affaire des chèques sans provision pour laquelle il n’en disposait pas. »
C – L’ambassade de France au Qatar :
La déclaration de son Excellence l’ambassadeur dans le Gulf Times du 26 octobre 2013 parle d’elle-même (deux jours après la diffusion d’envoyé spécial, la face cachée du Qatar), son excellence, qui est le représentant es l’état français au Qatar, compare les drames subits par ses compatriotes à un petit caillou dans la chaussure :
“We have a saying in French about having a small stone in the shoe. These events are not even small stones in the shoe,”
“None wants to make it a problem between us and Qatar because it is not. These are problems between some French citizens and their sponsors and employers,”
The envoy said that as a French representative he could only exert assistance to his citizens without interfering into Qatar’s judicial procedures. “In France, for example, we don’t like anyone to interfere in our judicial procedures. It’s natural that we do not interfere (also),”
Et pour finir il remet la sécurité de l’ambassade entre les mains des autorités locales alors qu’il est supposé être le garant de la protection et de la sécurité de son ambassade et des français expatriés au Qatar .
« About the matter of alleged “letters of threats” that had been written against the French embassy and the subsequent arrests and reported release of suspects in the incident, the envoy said: “We fully trust the Qatari authorities to ensure the security at our embassy.”
D – Iniquité de traitement :
- Intervention en Russie :
Concernant la non-ingérence dans les affaires de la justice d’un état souverain étranger proscrite par le droit international : selon la presse, un ambassadeur se serait déplacé en Russie pour venir en aide aux Pussy Riots, citoyennes Russes jugées a l’intérieur de leur pays pas la justice de leur pays, alors que les citoyens français sont abandonnés a leur sort.
- Intervention auprès du Qatar par Monsieur le Ministre des Affaires étrangères Françaises:
Lu aussi dans la presse, relatif cette fois-ci a la même justice du Qatar qui selon les services des affaires étrangères est souveraine et qu’en conséquence le droit international y interdit toute ingérence. Monsieur Fabius critique le Qatar concernant un citoyen du Qatar jugé à l’intérieur de son pays par la justice de son pays.
Malheureusement et anormalement, il ne fait pas la même déclaration à propos ses compatriotes français incarcérés au Qatar ou interdit de quitter ce pays.
E – Conclusion :
C’est un non-sens et un illogisme contreproductif de confier aux affaires étrangères un devoir de protection et de sécurité qu’elles ne peuvent pas assumer. Afin que cesse cette exposition aux incarcérations/interdiction de circuler abusives ou a tout autre danger, il est urgent de mettre en place un système réel de protection/de sécurité efficace et sûr pour les français de l’étranger, assuré par des personnes compétentes ayant autorité et légitimité dans ce domaine ; notre diplomatie n’entrant pas dans ce cadre.
Bernard Louis Laporan