Le gouvernement sénégalais à raison de vouloir combattre le chômage en favorisant l’envoi de personnels qualifiés au Qatar. Mais accepter le système du Kafala et l’application unique de la justice qatarie c’est se tirer une balle dans le pied. Toutefois il y a des solutions possibles.
Un contrat sous haute surveillance
L’Agence de Presse Sénégalaise fait part de l’autorisation par les députés sénégalais de la coopération en matière d’emplois entre le Sénégal et le Qatar. Le gouvernement sénégalais à raison de vouloir combattre le chômage en favorisant l’envoi de personnels qualifiés au Qatar. Mais accepter le système du Kafala et l’application unique de la justice qatarie c’est se tirer une balle dans le pied.
L’envoi d’un inspecteur du travail sur place est comme l’ensemble de cet accord, une bonne idée, mais difficile à appliquer.
Essayons d’être optimiste, pour cela il faut comme le font d’autres pays bien cibler le lieu de travail et l’emploi précisément du migrant sénégalais. Chaque fois que celui-ci pourra travailler dans une institution comme un hôpital ou une clinique où une entreprise d’une certaine taille les risques d’être exploité ou maltraité sont moindres. Plus la structure est faible ou individuelle plus le danger devient important.
La négociation salariale et son évolution doit être encadrée dès le départ mais surtout s’assurer que le salaire sera bien versé aux dates prévues. Il faut ici une caution de l’état qatari à payer les sommes en cas de retard, à charge à lui de les récupérer. S’en remettre uniquement à la justice qatarie c’est aller au-devant de nombreuses déconvenues car elle manque d’efficacité et tranche trop souvent en faveur des qataris.
Après le salaire, tout le reste doit être verrouillé et vérifier sur place par l’Inspecteur du travail ou une autorité de l’ambassade du Sénégal au Qatar. Mettre en place un fonds de rapatriement est une excellente idée mais faut-il encore que l’employeur donne son « exit permit ». Pour faire face à cela l’ambassade du Sénégal doit pouvoir remettre des « exit permit » à chaque travailleur qui en fait la demande.
Puisque le nombre de migrants est clairement défini et surveillé pourquoi un juge sénégalais ne participe-t-il pas en commission mixte au règlement des problèmes juridiques, travail, pénal ou autres, tout en laissant la décision finale au juge qatari.
En matière de santé, en plus des soins ordinaires il faut prévoir une assurance particulière en cas de Gros risques : décès, invalidité ou incapacité…
Alors à la question « Les travailleurs sénégalais en danger au Qatar ? », la réponse peut être négative, à la condition que les autorités sénégalaises soient extrêmement exigeantes et novatrices et que les syndicats sénégalais puissent aussi être associés à cette affaire.